Pour Varsovie, cela ne fait aucun doute. Derrière la vague de migrants qui se pressent à sa frontière avec le Bélarus, plane l'ombre du Kremlin. Le président bélarusse Alexandre Loukachenko n'est que "l'exécutant de la dernière attaque, mais son commanditaire se trouve à Moscou et ce commanditaire est le président Poutine", a affirmé mardi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
L'objectif de Moscou est selon lui de "déstabiliser l'Union européenne." "Les migrants du Moyen-Orient sont amenés au Bélarus en avion et servent de boucliers humains pour déstabiliser la situation en Pologne et dans l'UE. Défendre les frontières de la Pologne, c'est défendre le flanc oriental de l'Otan et de l'UE", a-t-il ajouté.
L'Allemagne, qui a accusé Loukachenko d'exploiter "sans scrupules" les migrants en les envoyant à la frontière avec la Pologne, a demandé de nouvelles sanctions de l'UE contre le Bélarus, par la voix de son ministre des affaires étrangères Heiko Maas. "Loukachenko doit se rendre compte que ses calculs ne fonctionnent pas", a-t-il affirmé.
Les Européens accusent depuis des mois le dictateur biélorusse de nourrir la crise en délivrant des visas à des migrants pour se venger des sanctions européennes prises à l'encontre de son pays pour sa répression de l'opposition depuis la présidentielle de 2020.
"Cela fait partie de l'approche inhumaine et des vraies manières de voyou du régime Loukachenko", s'est ému le porte-parole de la Commission européenne Peter Stano. Lundi, Bruxelles et Washington ont ainsi dénoncé cette crise comme étant une instrumentalisation des migrants à des fins politiques par le Bélarus, et la Russie.
De son côté, le Bélarus a accusé mercredi l'Occident d'orchestrer la crise migratoire. "En vue d'une cinquième série de sanctions (...), le prétexte utilisé cette fois est la crise migratoire provoquée par l'UE et ses membres frontaliers du Bélarus", a déclaré le chef de la diplomatie bélarusse Vladimir Makeï, qui a dit espérer un "travail renforcé" avec la Russie, son principal allié, dont "une réaction commune" face "aux actes inamicaux".
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a d'ailleurs abondé en affirmant que Minsk et Moscou avaient renforcé "efficacement leur collaboration pour contrer une campagne contre le Bélarus déclenchée par Washington et ses alliés européens". Une accusation qui laisse peu de doute sur l'intérêt commun de Moscou et Minsk dans cette crise et sur la stratégie employée par Poutine : tous les moyens sont bon, même inhumains, pour contrer les sanctions européennes.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte