Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, près de 210 Palestiniens ont réussi à quitter la bande de Gaza pour trouver refuge en France. Ils ont tout laissé derrière eux et tentent de se reconstruire, grâce à une association, nommée France Horizon. Une famille franco-palestinienne, évacuée en novembre 2023, vit à Échirolles, près de Grenoble.
Après plusieurs mois passés à l'hôtel, Saïf vient d'emménager dans un appartement avec sa femme et ses sept enfants. Une table, quelques chaises et des matelas posés au sol. Ce professeur d'université tremble encore, lorsqu'il raconte les nuits d'enfer, barricadés dans leur maison, au nord de la bande de Gaza.
"Toutes les cinq heures maximum, trois heures, il y avait des bombardements juste à côté, la maison tremblait. Il y avait même des chutes de débris chez nous", se souvient-il. Le 13 octobre au matin, le père de famille est contacté par le consulat de France, qui lui demande de fuir en direction du sud de l'enclave palestinienne. "Vous avez dix minutes pour quitter la région [...] dix minutes pour prendre mon histoire, ma vie", raconte Saïf.
À Rafah, l'enfer de la famille se poursuit. Durant trois semaines, elle s'entasse dans la maison d'un cousin, avec sept autres familles. Ils tentent de survivre au milieu du chaos et de la mort. Le quartier est régulièrement visé par l'armée israélienne. "Quatre maisons ont été bombardées [...] on a commencé à sentir l'odeur des gens qui sont morts en bas", explique-t-il.
À Rafah, l'eau et l'électricité étaient coupées. "L'enfer a commencé dès le premier jour, mais a été doublé par le manque de nourriture", ajoute Saïf. Après plusieurs tentatives, au péril de leur vie, la famille arrive à franchir la frontière et à rejoindre l'Égypte, en déboursant près de 640 euros.
Saïf et sa famille tentent de se reconstruire en France. Les enfants, âgés de 9 mois à 15 ans, restent traumatisés par la guerre et sont tous scolarisés. La mère de famille, Hayat, suit des cours de français. Elle est émue lorsqu'elle évoque sa famille, encore là-bas.
"Nous nous sentons en sécurité ici [...] mais cette situation ne nous soulage pas, car là-bas, je sais qu'ils n'ont désormais rien à manger, qu'ils peuvent être tués. Savoir qu'ils vivent dans ces conditions est un déchirement, une souffrance pour moi", assure-t-elle. La jeune femme espère acquérir la nationalité française. Elle sait qu'elle ne retournera pas dans la bande de Gaza.
"Gaza c'est le passé, le plus important, maintenant, c'est d'offrir ici un avenir à nos enfants", affirme Hayat. Sur son téléphone portable, elle a gardé des photos d'oliviers et de plantes de son jardin de Gaza, quelques souvenirs de son exil, arrachés à la guerre.
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