La guerre en Syrie prend fin petit à petit. Après six années de bombardements, emprisonnements, couvre-feu, exactions, il reste des paysages de ruines, des villes détruites, et des vies brisées. Bachar al-Assad sort vainqueur de cette guerre contre ceux qu'il définit lui-même comme "terroristes". Il a pu compter sur la précieuse aide de ses alliés russes et iraniens pour faire taire la rébellion engagée au printemps 2011 lors de la vague de soulèvement dans les pays arabes.
Certains de ces rebelles avaient pris l'est de la ville d'Alep et ont défendu leurs positions jusqu'au dernier souffle. Le 22 décembre 2016, c'est la "chute" ou la "prise" de la ville, selon son camp. Le dernier convoi d'évacuation part ce jeudi de décembre qui scelle alors la victoire du régime sur la ville après des semaines de terreur pour les civils et l'indignation du monde sur le massacre des Alépins prisonniers des combats.
Un an après, la guerre touche à sa fin même s'il reste encore des zones de combats, notamment dans la région d'Alep. L'armée russe a amorcé le retrait partiel de ses troupes du pays à la mi-décembre. Et la ville meurtrie de l'Ouest syrien commence doucement à reprendre des couleurs.
Des habitants se sont confiés au site libanais L'Orient Le Jour à l'occasion de l'anniversaire de la fin des affrontements. "Quand je suis retourné à Alep en mars, j'ai éprouvé un soulagement, mais aussi une tristesse. Certes, il n'y avait plus d'obus qui nous tombaient dessus, mais d'autre part, tout l'est de la ville est détruit, notamment le centre-ville historique, unique en son genre en Orient", se désole par exemple Alfred dont le prénom a été modifié par le site. Il poursuit en expliquant que si "le pire est derrière nous", "il faudra du temps pour que la situation revienne à la normale".
Le secteur rebelle de la grande métropole du nord syrien, situé dans la partie orientale de la ville, a été rasé par des bombardements syriens - notamment à l'aide de barils d'explosifs - et russes. Il a été soumis à un siège hermétique qui a affamé des dizaines de milliers d'habitants, finalement évacués par la force, l'espace de quelques jours seulement, avant la reprise totale de la ville par le régime. Un an plus tard, la vie continue de reprendre lentement. L'électricité et l'eau ont été quasiment rétablies partout, et de nombreuses rues, dégagées des monticules de gravats, sont de nouveau asphaltées, selon l'AFP.
Le site libanais précise d'ailleurs que seulement un tiers des habitants sont revenus. Mais internet fonctionne désormais normalement selon L'OLJ. Les rues sont "totalement détruites mais petit à petit, ils les arrangent et remettent même des feux de circulation photovoltaïques. Des immeubles sont en train d'être reconstruits et des cafés, des magasins ouvrent à nouveau", raconte un autre témoin interrogé, soulagé. Le souk légendaire de la ville a rouvert après avoir subi les destructions des frappes aériennes.
Une autre habitante se réjouit de pouvoir, cette année, avoir un sapin pour Noël. "Les rues sont à nouveau décorées et il y a des chorales, confie encore cette dame. Merci mon Dieu, notre situation est bonne maintenant et le sentiment des gens a véritablement changé. Tous attendent 2018 avec impatience".
Donc s'il reste encore beaucoup à faire pour retrouver un train de vie le plus normal possible à Alep, "nous ne ressentons plus la fatigue nerveuse, nous avons pu respirer de nouveau", confie encore un témoin. Et derrière Alep, c'est tout un pays fracturé qui doit se reconstruire et se ressouder, alors que les pourparlers sont dans une situation de blocage à Genève et que solution de paix n'a pas encore été trouvée.
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