Syrie : pourquoi le pays rebascule-t-il dans la guerre civile ?

La Syrie bascule à nouveau dans le chaos. Les rebelles opposés à Bachar al-Assad gagnent du terrain. Ces derniers progressent vers le sud du pays alors que le régime bombarde en réplique, y compris sur des cibles civiles, notamment des hôpitaux, selon des ONG. À la tête de ces rebelles, on trouve le groupe Hayat Tahrir Al Sham (HTS), une ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda, qui se définit aujourd'hui comme un groupe révolutionnaire.

Hayat Tahrir Al Sham, qui a fait scission avec Al-Qaïda, contrôle la ville d'Idlib depuis 2015 où sont réfugiés 3 millions de déplacés de la guerre civile syrienne.

Aujourd'hui, le but d'Hayat Tahrir Al Sham est de libérer la Syrie, de reprendre Damas et de faire tomber Bachar al-Assad. Il assure avoir renoncé au djihadisme international.

Les rebelles ont pris Alep dans le nord et sont aux portes de la quatrième ville du pays : Hama. C'est important, car Hama se trouve sur la route de Damas, la capitale. C'est aussi l'entrée dans la zone du sud du pays toujours contrôlée par les forces de Bachar al-Assad. Et Hama c'est aussi une ville à forte population alaouite, la minorité à laquelle appartient le dictateur syrien.

Les guerres au Proche-Orient et en Ukraine ont facilité la tâche de HTS

Cette guerre civile est aussi une réplique aux guerres à Gaza et au Liban, mais aussi en Ukraine. Oui, car aujourd'hui, les principaux soutiens de Bachar al-Assad sont l'Iran et la Russie. Ces derniers mois, les deux pays sont occupés sur d'autres fronts. HTS y a donc vu une fenêtre d'opportunité pour lancer son offensive. Une offensive qui a pris tout le monde de court.

Moscou accuse maintenant les Ukrainiens de soutenir militairement les rebelles d'HTS. Une accusation invérifiable pour le moment.