Depuis mardi 7 septembre, un commerçant salvadorien ne peut
plus refuser un client qui lui paie ses courses en bitcoin. Mais la question, c'est de savoir si le Salvador est monté à bord d'un Titanic
monétaire ou si c'est une guerre d'indépendance contre le billet vert de la
part du pays.
Depuis le Président Francisco
Flores en 2001, le Salvador avait abandonné sa souveraineté monétaire au
profit du dollar américain. Le pays pourrait donc basculer d'une dépendance au
billet vert à une dépendance à la crypto-monnaie.
Pour utiliser ce fameux bitcoin, il suffit de télécharger un
porte-monnaie électronique baptisé "Chico" ("Super" en espagnol) et
lancé à grand renfort de publicité par le gouvernement qui vous offre même 30
dollars à l'ouverture du compte. Vous n'avez plus qu'à convertir vos vieux dollars
en bitcoin et aller prendre un verre à El Zonté baptisée "Bitcoin Beach".
Le bitcoin n'est toutefois pas sans risque. Mardi 7 septembre, la cryptomonnaie a d'ailleurs perdu 9%. Cela veut dire 5 000 dollars en quelques minutes seulement. Sa plus forte chute depuis mai dernier.
Le bitcoin valait 47 225
dollars. Mais la plateforme électronique Chico a crashé au moment de son
lancement, car cela reste une monnaie virtuelle qui dépend d'internet et qui peut
donc avoir un bug ou être cyber-attaqué. Tout ça rend la dépendance au
bitcoin assez risquée pour le Salvador.
Et si le bitcoin remplaçait les monnaies traditionnelles ? C'est justement la crainte des banques centrales américaine, européenne et chinoise.
Les échanges commerciaux mondiaux se font en dollars, en euro ou en yuan. C'est avec ces monnaies assises sur des États facilement identifiables, que le pétrole, les avions ou les marchandises sur les bateaux sont achetés.
Avec le bitcoin, il n'y a plus d'économie réelle. Plus d'État pour contrôler la valeur de l'argent. On bascule alors dans une économie totalement virtuelle et spéculative. Une nébuleuse qui devient alors risquée. C'est pourquoi les réseaux mafieux adorent les cryptomonnaies. Le Salavador pourrait donc devenir le paradis fiscal du Darkweb...
Ce qui inquiète beaucoup les États, ce sont les GAFA. Ils sont en train de travailler au lancement de leurs monnaies virtuelles. Facebook avait essayé de lancer Libra, il y a quelques mois et travaille encore sur un projet.
Cela devient donc très difficile à gérer et à contrôler pour les États si les deux milliards d'utilisateurs de Facebook partout dans le monde commencent à régler leurs achats en cryptomonnaie. C'est encore très flou et d'ailleurs les salvadoriens ne sont pas fous. Les deux tiers d'entre eux sont opposés à l'arrivée du bitcoin dans leur vie.
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