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Le groupe Kneecap, sur scène à Athènes, en juillet 2025.
Crédit : Aris Oikonomou / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Ils ont fait le tour des festivals cet été. Le groupe nord-irlandais Kneecap, connu pour ses prises de position, est de nouveau confronté à la justice ce vendredi 26 septembre. L'un de ses membres, Liam O'Hanna dit Mo Chara, est attendu à Londres pour une nouvelle comparution pour "terrorisme".
Le rappeur de 27 ans est accusé par la justice britannique d'"infraction terroriste". Liam Og O Hannaidh, son vrai nom en gaélique, avait été inculpé le 21 mai pour s'être couvert d'un drapeau du Hamas, classé terroriste au Royaume-Uni, pendant un concert du groupe à Londres le 21 novembre 2024. Il lui est également reproché d'avoir crié : "Allez le Hamas ! Allez le Hezbollah !".
Le trio de rappeurs a dû annuler sa tournée américaine à cause de ce procès. "En raison de la proximité de notre prochaine audience à Londres avec la première date de la tournée, et alors que le gouvernement britannique poursuit sa chasse aux sorcières, nous sommes contraints d'annuler les 15 dates de notre tournée américaine prévue en octobre", avait indiqué le groupe sur X le 26 août.
Fondé en 2017, Kneecap défend la réunification de l'Irlande et considère sa langue comme un cri "anticolonialiste" face à la puissance britannique. Le trio nord-irlandais a accédé à la notoriété en 2024 avec son album "Fine Art" et un docu-fiction survolté, "Kneecap". Primé notamment au festival du film de Sundance, aux Etats-Unis, ce film est sorti en France en juin.
Le nom du groupe, qui se traduit par rotule en français, fait d'ailleurs référence à la pratique des groupes paramilitaires qui tiraient sur leurs victimes au niveau des genoux pendant le conflit nord-irlandais.
Kneecap avait déclenché une controverse après la révélation d'une vidéo où l'un des membres du groupe criait : "Tuez votre député", lors d'un concert. Ils avaient été contraints de s'excuser auprès des familles de députés assassinés en Angleterre.
Les membres de Kneecap sont aussi particulièrement engagés en faveur de la cause palestinienne au Proche-Orient. Ce soutien à Gaza leur a valu un gain de popularité mais a aussi fait d'eux des parias aux yeux de certains. "Les gens disent que nous avons profité de ça et c'est évident qu'il y a plus de personnes qui viennent aux concerts, ce qui conduit évidemment à augmenter nos recettes", estimait Mo Chara dans un entretien accordé à l'AFP.
"Le soutien à la Palestine a grandi. Nous avons toujours eu un drapeau palestinien sur scène, ou au moins nous en avons parlé depuis nos débuts", avait-il ajouté. Sur la scène du festival de Glastonburry, en Angleterre, le groupe avait accusé Israël d'être un État "criminel de guerre".
Cet engagement leur a fermé des portes. Dernièrement, le 19 septembre, le Canada a interdit au groupe d'entrer sur son territoire pour des concerts prévus le mois prochain. "Le groupe a affiché publiquement son soutien à des organisations terroristes telles que le Hezbollah et le Hamas", expliquait sur X Vince Gasparro, chargé de la lutte contre la criminalité.
Au cours de l'été, plusieurs de leurs concerts en Allemagne et en Autriche ont été annulés, ils avaient aussi été empêchés d'entrer en Hongrie.
Cet été, le groupe nord-irlandais était particulièrement scruté par les autorités françaises. Annoncé aux Eurockéennes de Belfort, les rappeurs avaient dû s'engager "à respecter un code de bonne conduite" pour éviter une procédure d'interdiction. Kneecap a poursuivi sa tournée estivale en se produisant au festival Cabaret Vert de Charleville-Mézières. Un concert sous pression car, en cas de dérapage, leur dernière date française au festival Rock en Seine risquait d'être annulée.
Dans un post publié sur X le 15 août, la députée de la 8e circonscription des Français établis hors de France Caroline Yadan a partagé une lettre du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dans laquelle ce dernier condamne "fermement les propos qui ont pu être tenus par ce groupe".
Dans son courrier, Bruno Retailleau rappelait que le groupe ne faisait plus l'objet d'une nouvelle procédure d'interdiction, car les membres "avaient respecté leur engagement" lors de leur concert aux Eurockéennes. Le ministre de l'Intérieur précisait pourtant que "tout débordement sera immédiatement judiciarisé et, en lien avec le Préfet de Paris qui suit de près cette situation, tout élément susceptible de constituer un trouble à l’ordre public qui sera identifié donnera lieu à une interdiction de leur concert lors du festival de Rock-en-Seine".
Le groupe a finalement pu se présenter au festival organisé à Saint-Cloud. Ils sont de retour à Paris les 11 et 12 novembres prochains.
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