Qui est Gitanjali Rao, désignée enfant de l'année par le magazine "Time" ?

PORTRAIT - Persuadée des bienfaits de la technologie, la jeune scientifique de quinze ans a inventé un appareil détectant le plomb dans l'eau et un logiciel pour lutter contre le cyberharcèlement.

Gitanjali Rao à Los Angeles en 2018.

Crédit : Vivien Killilea / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

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Elle est la première "enfant de l'année" désignée par le magazine Time. Gitanjali Rao, 15 ans, a été sélectionnée parmi 5.000 autres candidats et candidates pour figurer sur la célèbre couverture en papier glacé. Décrite comme "jeune scientifique brillante et inventrice", l'adolescente a notamment été récompensée pour avoir créé des outils destinés à la lutte contre le cyberharcèlement ou encore la pollution des eaux.

"Touchée, honorée et enthousiaste !" s'est félicitée Gitanjali Rao sur Twitter à la suite de la publication de la une du Time. Étudiante en Sciences, Technologies, Ingénierie et Mécanique (STEM en anglais) à Denver, Colorado, cette Indienne-Américaine se décrit sur le réseau social comme "escrimeuse", "autrice" et "conférencière". Elle vient de publier son deuxième livre : A Young Innovator Guide To STEM ("Le guide d'une jeune innovatrice en STEM").

Humbled, honored, and excited! Special thanks to all my mentors, teachers, family, and friends who believed in me and supported me. Congrats to all the finalists and many of them are my friends @jordanjustright from @TheSTEAM_Squad @MightyRebekah @ElijahLee07. They inspire me! https://t.co/wr8EPhauw9
— Gitanjali Rao (@gitanjaliarao) December 4, 2020

"Je ne ressemble pas à la scientifique typique. Tout ce que je vois à la télé comme scientifique, c'est un homme vieux, souvent blanc", raconte-t-elle à l'actrice Angelina Jolie qui l'a interviewée pour TIME. "Mon but est vraiment passé de la volonté de créer mes propres outils pour régler les problèmes du monde, à inspirer les autres à faire de même. Parce que, d'expérience, ce n'est pas facile quand on ne voit personne qui nous ressemble."

Utiliser la science et la technologie pour créer le changement social

C'est l'objectif de Gitanjali Rao, 15 ans

Depuis l'enfance, elle se passionne pour les pouvoirs de la science et le potentiel que la technologie a de changer le monde pour le mieux. "J'ai toujours été quelqu'un qui voulait faire sourire les gens, explique-t-elle. C'était mon but au quotidien, de rendre les gens heureux. Et ça s'est transformé en 'comment est-ce qu'on peut apporter du positif et de la solidarité à l'endroit où l'on vit ?' Et puis quand j'ai été en CP ou CE1, j'ai commencé à réfléchir à comment on peut utiliser la science et la technologie pour créer le changement social."

C'est ainsi qu'en 2017, à l'âge de 12 ans, elle remporte le "Young Scientist Challenge" (Concours du jeune scientifique) en créant un appareil qui détecte la présence de plomb dans l'eau. Récemment, elle a aussi développée Kindly, une application disponible aussi sous forme d'extension de navigateur internet, qui détecte le cyberharcèlement. "Vous tapez des mots ou des phrases et cette technologie est capable de détecter s'il s'agit de harcèlement et vous avez l'option de changer ce que vous écrivez ou de l'envoyer comme c'est, explique-t-elle. Cela vous donne une chance de repenser à ce que vous dites".

Une réussite tournée vers les autres

Parallèlement à ses activités d'inventrice, Gitanjali Rao anime des conférences et des ateliers pour promouvoir la science auprès du jeune public, notamment les jeunes femmes. "J'ai récemment atteint mon but de 30.000 étudiants formés, c'est super excitant. C'est comme si j'avais créé une communauté d'innovateurs", se félicite Gitanjali Rao. En 2015, elle a également été récompensée pour son premier livre : Baby Brother Wonders dans lequel elle décrit le monde à travers les yeux de son petit frère.

Ses succès sont tels qu'en 2019, elle faisait déjà partie du prestigieux classement "Les 30 de moins de 30 ans" à suivre du magazine américain Forbes. Aujourd'hui, l'adolescente travaille à son nouveau projet : un appareil capable de détecter les parasites dans l'eau. "J'espère que ce ne sera pas cher et pertinent pour que les personnes des pays en développement puissent identifier ce qu'il y a dans leur eau", souhaite-t-elle.

Avec le confinement et la crise du coronavirus, elle raconte qu'elle s'adonne à des occupations "d'enfant de 15 ans". "Je fais de la pâtisserie en quantité astronomique", explique-t-elle... Une autre forme de science.

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