Présidentielle américaine : l’inflation aux États-Unis provoque de gigantesques distributions d'aide alimentaire

L'élection présidentielle américaine approche à grand pas. Parmi les grands enjeux de ce scrutin, on retrouve l'inflation. De l'autre côté de l'Atlantique aussi, les prix flambent depuis quatre ans. C'est le cas dans la banlieue de San Antonio au Texas. Sur un parking entouré de maisons aux planches de bois rongées par les mites, l'herbe est jaune et la seule trace de vie, c'est cette file de voitures qui patiente pour pouvoir venir ici. 

Cette file s'étend sur plus d'un kilomètre. Le principe est simple : une voiture entre coffre ouvert pour permettre aux bénévoles de le remplir de nourriture. Au volant, Denise, 74 ans. Elle est institutrice le jour et caissière le soir. "J'essaye de nourrir ma famille. On est sept à la maison. Les prix de l'alimentation ont grimpé en flèche de la part du gouvernement. L'aide qu'on reçoit n'arrive même pas à couvrir l'achat de nourriture", constate-t-elle. "C'est sans fin cette inflation. Vous voyez la queue des gens qui attendent ? Ça ne devrait pas arriver dans la plus grande nation du monde."

À cela s'ajoutent la hausse du prix de l'essence, des factures, d'électricité, d'eau, de gaz… Sur place, des personnes pleurent au volant de leur voiture pendant qu'ils se font livrer de la nourriture. 

Trois heures pour donner une tonne de nourriture

Cette file d'attente ne fait qu'augmenter ces derniers mois. "Aujourd'hui, on a des carottes, des courgettes, des concombres, des tranches de salami. Ces gens luttent pour manger. On a commencé avec une grande queue, environ 80 véhicules. On en est maintenant à 120 et ça continue d'arriver", raconte le responsable de cette distribution, Gonzalo. 

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Les équipes ont trois heures pour donner plus d'une tonne de nourriture rien que pour cette distribution. "On reçoit beaucoup de mères de famille ici qui nous expliquent qu'elles n'ont pas mangé depuis plusieurs jours. Et un homme vient de nous dire dans sa voiture qu'il a pensé à se suicider. C'est dur. Biden et Trump se sont bien foutus de notre gueule, c'est tout ce que j'ai à dire", s'emporte Gonzalo. L'homme dont parlait le responsable a, comme beaucoup ici, cumulé des crédits pour pouvoir s'acheter de la nourriture. Le surendettement a grimpé jusqu'à 100.000 euros pour lui, ce qui fait qu'il est aujourd'hui à la rue.

De son côté, Anna vient de perdre son emploi. "Ça s'est écroulé. J'étais RH et réduction d'effectifs vendredi. Et là, je n'ai pas d'entrée d'argent et un loyer à payer. Un loyer de 1.350 dollars. C'est une question de vie ou de mort. J'ai deux enfants. Tu te bouges le cul, tu fais tout ce que tu peux. On me dit que je dois attendre le 6 novembre pour avoir un rendez-vous et savoir si je suis éligible à l'aide alimentaire de l'État. Ma famille sera là demain, mais elle n'a pas de futur. Je ne pense pas que ce soit ça le rêve américain", confie la Texane.