Black is the new orange. Depuis le début de la campagne, Donald Trump semble s'adresser à l'Amérique blanche, en prospérant implicitement sur la nostalgie de l'époque où les minorités n'avaient pas accès aux responsabilités. Mais le candidat doit à tout prix à rassurer l'Amérique noire qui, pour l'instant, ne lui accorde que 3% d'intention de votes seulement alors que Hillary Clinton est à 91%. Le "vote noir" pourrait être déterminant dans certains états clés, notamment la Pennsylvanie, l'un des trois états clés avec la Floride et l'Ohio. Depuis plusieurs jours, il multiplie les clins d’œil.
D'abord en utilisant un argument étrange : un message qu'il adresse spécifiquement à la communauté africaine-américaine qui, selon lui, a "souffert" depuis que les démocrates sont au pouvoir. "Et je leur dis ceci : qu'avez-vous à perdre en essayant quelque chose de nouveau comme Trump ? Qu’avez vous à perdre ? (…) Vous vivez dans la pauvreté, vos écoles sont mauvaises, vous n’avez pas de boulot, 58% de vos jeunes sont sans emploi, bon Dieu qu’est ce que vous avez à perdre ?"
Ensuite en exploitant politiquement la mort de la cousine d'une star de la NBA à Chicago. Puis ce weekend, il s'est rendu à Detroit, cette ville asséchée par la désindustrialisation, dans une église noire. Donald Trump, comme on ne l'a jamais vu, s'est mêlé aux fidèles en dansant sur du gospel. Visiblement mal à l'aise, il s'efforce de leur faire plaisir. L'évêque lui dépose sur les épaules un long châle blanc de prière.
Au pied de l'autel, le candidat s'adresse aux paroissiens, cite les Écritures, et avec un ton inhabituellement modeste et policé ("Je suis ici pour apprendre") dit comprendre à quel point la communauté afro-américaine a souffert de discrimination. Dehors, des opposants protestent contre cette étape de campagne.
Donald Trump ne rattrapera pas son retard sur Hillary Clinton. Mais il doit impérativement limiter la casse avec les minorités s'il veut avoir une chance mathématique de l'emporter.
2 - Séquence assez cocasse en marge du déplacement de Donald Trump à Détroit. Donald Trump est allé visiter le quartier de l'un de ses lieutenants, Ben Carson, qui avait été candidat à la primaire. Le Dr Carson est interrogé en direct sur CNN lorsque, soudain, il se rend compte qu'il a perdu sa valise et interrompt brutalement l'interview dans la panique. Le journaliste est obligé de meubler à l'antenne, en attendant son retour.
3 - Traditionnellement, une campagne américaine se gagne sur le terrain, dans les États clés, en amont, avec un travail scientifique d’analyse des territoires pour savoir dans quels quartiers il faut investir tels moyens humains et financiers, dans quelles villes il faut acheter de la publicité. C’est cette maîtrise de la collecte de données, de l’analyse du terrain qui a fait gagner Barack Obama en 2008. Comme à chaque fois, on l’a vu en 2000, si l’élection est serrée, cela risque de se jouer dans quelques comtés de Floride, de Pennsylvanie et de l’Ohio. Un chiffre étonnant publié par le journal local de Tampa en Floride, le Tampa Bay Times : l’équipe Clinton a ouvert 51 bureaux en Floride pour mailler soigneusement cet état. L’équipe Trump ? Un seul. Confirmation que Donald Trump n’a pas seulement un retard dans la collecte des fonds, il n’a toujours pas mis en place l’organisation professionnelle de terrain dont il a besoin pour l’emporter (ceci expliquant aussi en partie cela).
4 - Le New York Times a publié dimanche 4 septembre une enquête assez intéressante sur le rôle que joue dans cette campagne une icône américaine : Cher ! La chanteuse et actrice oscarisée se sert de son compte Twitter (3,1 million de personnes la suivent) pour dire tout le mal qu’elle pense de Donald Trump, parfois avec humour (elle reconnait que les gens qui la lisent doivent penser qu’elle est folle) et en abusant des emojis (elle désigne rarement le milliardaire par son nom, elle se contente de placer l’emoji d’un siège de toilettes). Comme celui-ci, où elle dit avoir vu les images de Trump à un meeting, "hurlant" et "devenant tout rouge".
Voici par exemple comment elle commente la visite de Donald Trump à l'église noire de Detroit (voir ci-dessus).
En 1992, elle n'avait pas voté Bill Clinton, mais Ross Perrot, un milliardaire qui s'était présenté en indépendant.
5 - C'est évidemment de l'humour, mais il est assez révélateur du culte que voue l'entourage proche de Donald Trump à son chef. L'un de ses principaux collaborateurs dans son groupe, conseiller spécial, a tweeté cette image d'un nuage avec comme légende : "Si quelqu'un doute de qui sera notre prochain président, le seigneur a choisi le messager du peuple".
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