A l'instar d'Antoinette Montaigne, conseillère municipale à Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) devenue ministre de la Communication du nouveau gouvernement de transition en Centrafrique, une autre habitante de la France va s'envoler pour prendre un portefeuille ministériel : Gisèle Bedan, 48 ans, assistante d'éducation dans un lycée de Mantes-la-Jolie (Yvelines) est devenue lundi 27 janvier ministre de l’Éducation nationale de République centrafricaine.
L'agenda de "madame la ministre" est déjà très serré : il y a tant de choses à régler et de valises à boucler avant de s'envoler pour la Centrafrique où sa nouvelle mission l'attend. "J'ai eu des maux de tête effroyables, je suis trop émue", confiait-elle au téléphone, après la fête donnée jeudi en son honneur au lycée Jean-Rostand.
Cette élégante mère de famille, recrutée en septembre par Pôle emploi pour animer une maison des lycéens, n'en revient toujours pas, depuis que la présidente centrafricaine, Catherine Samba Panza, élue le 21 janvier lui a annoncé la nouvelle dans un e-mail. "Je n'avais rien demandé, mais c'est peut-être le bon moment d'apporter ma pierre à l'édifice", estime Gisèle Bedan, partagée depuis ses deux ans entre la Centrafrique et la France, où elle est résidente.
Inconnue en France, cette femme humble et abordable est
une personnalité influente en Centrafrique. Née à Bangui d'une mère
enseignante et d'un père diplomate, elle a fondé en 1996 un
établissement scolaire privé "à moindre coût" accueillant 980 élèves
dans la capitale, et qu'elle dirige toujours. "J'ai osé cet
établissement et j'ai tenu bon, cela n'a pas été facile", raconte celle
qui a fait de la lutte contre l'opacité dans l'attribution des diplômes
un cheval de bataille.
Lorsque la situation du pays a dégénéré l'an dernier, Gisèle Bedan a prolongé son séjour en France et s'est mise en quête d'un job dans l'éducation, pour ne pas attendre "sans bouger". "Comme beaucoup", elle a connu les refus, jusqu'à ce que son CV arrive enfin sur le bureau de la proviseure. Dès leur rencontre, les deux femmes ont été sur la même longueur d'ondes. "Aider des élèves en manque de repères, leur apprendre le respect et lever les a priori, c'était un défi pour moi", assure l'ex-assistante, qui voulait "changer le regard des jeunes sur eux-mêmes et leur établissement".
Sa nomination comme ministre, je ne suis pas étonnée!
Meryem Karbiche, proviseure du lycée Jean-Rostand
Au lycée, elle s'est d'ailleurs illustrée pour son
franc-parler à l'adresse de certains élèves, pas toujours commodes,
quitte à les bousculer : "elle leur disait que retirer les casquettes et
les capuches, c'était déjà une façon de se former à demain", relate la
proviseure, Meryem Karbiche, impressionnée par cette recrue "qui n'a pas
eu peur de se retrousser les manches" dans un lycée "où tout paraît
difficile". "Sa nomination comme ministre, je ne suis pas étonnée !
C'est une grande dame, avec une grande classe, qui voit grand pour nos
jeunes !", s'exclame-t-elle.
A quelques jours de son départ, la ministre, "meurtrie" par la guerre dans son pays, en proie à des violences inter-religieuses et à une crise humanitaire sans précédent, n'a pas encore de feuille de route ministérielle. Mais une priorité l'obsède : "il faut que la paix et la sécurité reviennent, pour que les enfants reprennent le chemin de l'école".
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