Mort du président iranien : Ebrahim Raïssi, "le boucher de Téhéran" qui visait la succession d'Ali Khamenei

Les médias iraniens ont annoncé ce lundi 20 mai au matin la mort du président Ebrahim Raïssi dans l'accident de son hélicoptère survenu la veille dans le nord-ouest de l'Iran. Une annonce qui suscite énormément de réactions, même si en Iran l'essentiel du pouvoir est entre les mains de l'ayatollah Khamenei, la mort du président Raïssi ouvre forcément une période d'incertitude dans un pays qui est déjà très fracturé. 

Les appels à la prière et les chants religieux se succèdent à la télévision iranienne dont les programmes ont été interrompus. Mais d'un autre côté, d'autres se réjouissent sur les réseaux sociaux de la mort de celui qui était surnommé "le boucher de Téhéran". Un surnom qui le poursuivait depuis 1988 quand Raïssi avait ordonné l'exécution de milliers d'opposants dans les prisons iraniennes. Ebrahim Raïssi était aussi à la manœuvre pour réprimer dans le sang le mouvement Femme, Vie, Liberté. Des feux d'artifice ont été repérés dimanche soir dans le ciel de Téhéran.

Pour l'instant, Ebrahim Raïssi est remplacé par le vice-président, l'élection présidentielle doit se tenir avant 50 jours. Raïssi, c'était le chef de l'exécutif, le numéro deux. Le véritable dirigeant est toujours Ali Khamenei, c'est vrai, mais la loyauté de Raïssi envers le guide suprême en faisait l'un des candidats à la succession du leader religieux. C'est Khamenei qui l'avait poussé à se présenter à la présidentielle il y a trois ans pour remplacer le président réformateur de l'époque, Hassan Rohani, pour dompter les Iraniens qui commençaient à se rebeller. 

Nul doute que la population va donc être encore plus surveillée dans les prochains jours. Nul doute non plus que la guerre de succession d'Ali Khamenei va aussi se rallumer.