Milan : la manifestation anti-Expo universelle dégénère

L'exposition universelle de Milan, contestée en Italie, débute sous de mauvais augures. De violents incidents ont éclaté ce vendredi 1er mai après-midi, entre la police et des dizaines de personnes portant des cagoules et des masques à gaz. Celles-ci se sont mêlées à la manifestation des opposants à l'Exposition universelle. 

Les manifestants ont incendié au moins un commerce et plusieurs voitures, tiré des pétards et des fumigènes, et lancé des pierres contre la police, qui a répliqué avec des gaz lacrymogènes.

Une journaliste de l'AFP a vu des pompiers s'activer devant une agence bancaire en feu et sur le mur de laquelle avait été inscrit : "Vous nous plumez, aujourd'hui vous payez". 

Une banque incendiée, un McDonald's tagué

Des renforts de police sont arrivés sur les lieux, où les canons à eau étaient utilisés pour tenter d'éteindre les voitures en flammes.

Certains manifestants avaient brisé les vitrines d'une banque et d'une agence immobilière, et tagué "Expo = mafia" sur un fast-food McDonald's, l'un des partenaires de l'Exposition qui s'est ouverte dans la matinée au nord de la ville.

Ces incidents ont coupé en deux la manifestation des "No Expo". Ceux-ci avaient commencé à défiler sous une pluie fine, au son d'une fanfare. Ils entendaient dénoncer dans une ambiance de "joyeux énervement" un gaspillage d'argent public et le recours aux travailleurs précaires et aux bénévoles. 

Gros dégâts

Après plusieurs dizaines de minutes d'incertitude, quand les volutes des fumigènes et des lacrymogènes se sont dispersées, le cortège est reparti, le long de rues jonchées de voitures brûlées, de poubelles en feu, de pierres, de battes de bambou et de bacs à fleurs renversés.

Il y avait également beaucoup de vêtements noirs et de gants abandonnés dans la rue, vraisemblablement laissés par des casseurs souhaitant se fondre dans la foule.

Deux interpellations

"Ce sont des provocateurs venus de l'extérieur. Nous sommes pacifiques, nous n'approuvons certainement pas ça", a déclaré à l'AFP Enzo, un manifestant turinois de 48 ans.

"Je ne crois pas qu'ils aient gâché la fête de l'Expo, car elle va certainement continuer, mais ils ont gâché l'intention de ce cortège", a-t-il ajouté avec amertume.

Au moins deux personnes ont été interpellée, selon une journaliste de l'AFP qui a vu des policiers emmener une jeune fille menottée sous les insultes de nombreux manifestants. 

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