C'est la préfecture maritime qui tire la sonnette d'alarme face à un phénomène "en train d'exploser" sur la Manche. En effet, les tentatives de traversée du "Channel" ne cesse d'augmenter, sans doute à l'approche du Brexit. Au total, ce sont 36 personnes qui ont tenté de rejoindre le Royaume-Uni dans la seule nuit de mercredi à jeudi 22 novembre, selon les autorités.
Depuis 2016 et le début des tentatives de rejoindre la rive britannique, les chiffres n'ont censé de croître. De 23 au commencement, le chiffre est pourtant redescendu à 13 en 2017 avant d'exploser en 2018. Et "avec les deux opérations de cette nuit, on en est à 30, mais surtout à 17 depuis octobre...", explique la capitaine Ingrid Parrot, porte-parole de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, basée à Cherbourg.
Les autorités de Grande-Bretagne confirment elles-aussi le phénomène. Le ministre des Affaires étrangères a ainsi affirmé que 14 migrants avaient été secourus jeudi sur des canots pneumatiques au large des côtes sud-est du pays, portant à 78 le nombre de personnes secourues en deux semaines.
"Nous avons intensifié les déploiements de nos vaisseaux de patrouille côtière le long de la côte sud-est", a ajouté le ministère tandis que le député local Charlie Elphicke a qualifié ces chiffres de "sans précédent et très inquiétants". De son côté, le Home office a indiqué avoir intercepté jeudi au large de Douvres sept migrants se présentant comme Iraniens.
Pour expliquer cette brusque hausse depuis octobre, la préfecture maritime émet deux hypothèses : le Brexit et les conditions climatiques. "Avant qu'il y ait une frontière complètement fermée, on suppose qu'ils (les migrants) souhaitent à tout prix partir tant que le Brexit n'est pas effectif", avance le capitaine Parrot.
L'autre tentative d'explication tient aux conditions météorologiques particulièrement clémentes lors de cette arrière saison. Face à cette recrudescence des tentatives, "on renforce nos patrouilles" en mer, relève Mme Parrot.
Depuis le début des tentatives en 2016, il n'y a eu a priori aucun décès et aucune disparition en mer, rappelle la préfecture. "On n'a pas eu à déplorer des cadavres non identifiés sur une plage, on veut à tout prix éviter cela".
La densité du trafic, les courants importants, les hauts fonds, le vent quasi permanent et la température de l'eau rendent la traversée du détroit du Pas-de-Calais (33 km de distance minimale) très difficile et extrêmement dangereuse. "La crainte la plus forte est une collision en mer avec un gros bateau", prévient Mme Parrot.
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