Mayenne : une famille d'escrocs vole une ferme à ses propriétaires et vend leur production de lait

Une histoire incroyable et révoltante prend place autour d'une ferme de Mayenne, squattée par une famille d'escrocs revendant aujourd'hui le lait produit par leurs propres vaches.

Un couple d'agriculteurs qui voulait profiter de sa retraite vit un cauchemar absolu raconté dans le journal Le Figaro le 24 mars. Patrice et Josiane Garanger ont trimé pendant 40 ans et ce n'est pas vraiment une façon de parler. Les réveils à 5h, en pleine nuit, les traites dans le froid et ces saletés de vaches qui ne connaissent toujours pas les week-ends, les vacances et les jours fériés. Mais le couple Garanger a voulu bien faire les choses au moment de passer la main.

Chez eux, à Montigné-le-Brillant, à 10 km au sud de Laval, ils ont accueilli une jeune stagiaire de 19 ans, Ludivine, pendant plusieurs mois. 

Les parents de Ludivine, les Dubois, voulaient racheter la ferme. Ça rendait les propriétaires heureux, leur enlevait un sacré poids de savoir que tout n'allait pas s'arrêter après eux. Alors le 4 mai 2023, l'acte de vente entre les Garanger et les Dubois est signé pour ces 65 hectares, 100 bovins dont 50 vaches laitières, une maison, du matériel, une ferme entière, pour 500.000 euros, un demi-million. 

Le 5 mai, les clés sont remises et puis... plus rien. Aucune somme versée. "Nous avons été exclus de la ferme alors qu'on leur avait facilité l'installation. Ils ont présenté de faux documents, de fausses promesses de règlement, y compris devant le notaire et devant la justice", raconte Patrice Garanger, qui découvre que les Dubois ne sont pas à leur coup d'essai.

Des arnaqueurs se croyant tout permis

En 2020, à Longuet, dans le Maine-et-Loire. En 2021, à Avrier-les-Ponceaux, en Indre-et-Loire, c'est la même méthode, installation éclair, manipulation et disparition quand l'escroquerie est découverte. 

Mais là, cette fois, les escrocs Dubois ont décidé de rester et ça ne s'arrête pas là. Les Dubois vendent le lait et encaissent les revenus, estimés aux cours actuels à plus de 200.000 euros annuels. Ils viennent même de s'offrir un nouveau tracteur d'une valeur de 150.000 euros environ, là encore sans rien payer, avec des faux documents à foison. 

Les Dubois continuent de faire appel au vétérinaire, obligé par la loi de porter assistance aux animaux, mais lui non plus n'est jamais payé, facturé aux alentours de 10.000 euros. Les Dubois ont même osé assigner les Garanger en justice pour vices cachés sur l'exploitation. 

Depuis, la justice a été saisie et une audience d'expulsion est prévue pour le 2 avril pour la maison, mais une autre plus tard pour l'exploitation. En attendant, Patrice Garanger travaille dans un élevage de chevaux et Josiane est vendeuse. Leur retraite, ils la passent à bosser pour rembourser le crédit de leur nouvelle maison que l'argent de la vente de leur ferme devait largement couvrir. 

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