Il y a trois ans jour pour jour, la France lançait en Lybie pour protéger Benghazi des attaques du colonel Kadhafi. La suite, c'est , sa mort et une transition censée être démocratique.
Mais aujourd'hui, la Libye est dans un tel état de déliquescence qu'elle n'a même plus le contrôle de son pétrole et une certaine forme de violence s'est substituée à la guerre civile.
Ici, les meurtres politiques sont quasi-quotidiens. Des ministres sont enlevés ou séquestrés dans leur ministère. Le premier ministre lui-même a fui il y a quelques jours en Allemagne. Il n'y a toujours pas de Constitution, ni d'armée ou de police digne de ce nom. À tel point que les autorités font appel aux multiples milices pour un semblant de maintien de l'ordre. Des milices qui s'entre-tuent parfois. Anne Molon-Deschamps tient une librairie française à Tripoli. Elle a vu sa vie changer.
"Depuis 2011, je ne conduis plus en Libye. Alors qu'avant, il n'y avait pas de problèmes de sécurité. On entend des choses. Des femmes, des hommes, des enfants se font enlever. Ils vous braquent pour prendre la voiture, l'argent ou le téléphone. Tout le monde est armé, ce n'est pas mieux qu'avant", se désole-t-elle.
Le gouvernement, qui dépend à 90 % de ses revenus pétroliers, n'a même plus accès à ses ports pétroliers. La Cyrénaïque, berceau de l'insurrection contre Kadhafi, s'est dotée d'un gouvernement autonome qui fait craindre une partition. Un état de démembrement qui doit beaucoup à l'Otan, qui a chassé kadhafi du pouvoir sans prévoir la suite, estime Kader Abderrahim de l'Institut des relations internationales et stratégique.
"Personne n'a pensé au préalable à une alternance ou à une alternative politique. Ce qui fait qu'aujourd'hui, la Libye, c'est le chaos", regrette le chercheur. Un chaos dans lequel les libyens refusent toute nouvelle intervention internationale.
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