Hamza ben Laden, le fils d'Oussama ben Laden, présenté par les États-Unis comme un "dirigeant-clé" du réseau jihadiste Al-Qaïda fondé par son père, a été déchu de sa nationalité saoudienne, a rapporté ce vendredi Umm al-Qura, le journal officiel saoudien.
Le média a indiqué, en citant le ministère de l'Intérieur saoudien, que Hamza ben Laden avait été déchu de sa nationalité par un décret royal en date du 22 février 2019. Il ne précise pas cependant les raisons de cette décision.
Oussama ben Laden, originaire d'Arabie saoudite, avait fondé et dirigé Al-Qaïda avant d'être tué en mai 2011 lors d'une opération des forces spéciales américaines sur sa résidence à Abbottabad, au Pakistan, où il vivait caché. Il avait également été déchu de sa nationalité saoudienne. Le réseau Al-Qaïda, dirigé aujourd'hui par l’Égyptien Ayman al-Zawahiri, est à l'origine des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.
Washington, proche allié de l'Arabie saoudite, a offert jeudi 28 février, une récompense pouvant atteindre un million de dollars pour toute information permettant de retrouver Hamza Ben Laden, présenté comme l'un des dirigeants majeurs de l'organisation terroriste.
Considéré comme le fils préféré - voire le successeur désigné - d'Oussama ben Laden, Hamza était déjà sur la liste noire américaine des personnes accusées de terrorisme. Selon le département d'État, qui promet cet argent en échange d'informations "permettant de l'identifier ou le localiser dans n'importe quel pays", il s'agit d'un "dirigeant émergent" d'Al-Qaïda.
"Depuis au moins août 2015, il a publié des messages audio et vidéo sur internet appelant à lancer des attaques contre les États-Unis et leurs alliés occidentaux, et il a menacé de lancer des attaques contre les États-Unis pour se venger de la mort de son père", écrit la diplomatie américaine dans un communiqué.
Selon des spécialistes des groupes islamistes, Hamza ben Laden, aujourd'hui âgé d'une trentaine d'années, dirige le groupe Ansar al-Fourqan, qui attire depuis quelques mois en Syrie les combattants les plus endoctrinés d'Al-Qaïda ou de l'organisation djihadiste rivale État islamique.
Quinzième de la vingtaine d'enfants d'Oussama ben Laden, issu de son troisième mariage, Hamza a souvent été considéré comme le "prince héritier du djihad". Des documents, dont des lettres révélées par l'AFP en mai 2015, montrent que son père le destinait à lui succéder à la tête du djihad mondial anti-occidental.
Préparé dès l'enfance à suivre ses pas en Afghanistan, il apprend le maniement des armes avant le 11 septembre 2001, et vitupère de sa voix fluette les Américains, les Juifs et les "Croisés" dans des vidéos mises en ligne. Parmi des archives de l'ancien chef d'Al-Qaïda saisies lors du raid américain de 2011 et dévoilées fin 2017 par la CIA, figure par ailleurs une vidéo du mariage de Hamza ben Laden, apparemment en Iran, qui ont ainsi permis de le découvrir à l'âge adulte. On ignore cependant où se trouve actuellement le djihadiste.
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