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La Chine publierait des indicateurs économiques falsifiés

ÉDITO - Un organisme officiel chinois reconnait des "falsifications" de données économiques. Des soupçons de manipulation qui ne sont pas nouveaux.

François Lenglet
François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
François Lenglet : la Chine publierait des indicateurs économiques falsifiés
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La Chine publierait des indicateurs économiques falsifiés
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François Lenglet & Loïc Farge
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Ning Jizhe, le directeur du BNS, a révélé dans le Quotidien du Peuple (le journal du Parti communiste au pouvoir, Ndlr) que des chiffres avaient été délibérément trafiqués, sous l'influence de responsables politiques locaux qui voulaient embellir la situation de leurs provinces, pour avoir de l'avancement. Il y a même eu des cas où les exportations de certains produits avaient été multipliés par cinq, pour des raisons fiscales, pour faire rentrer illégalement des dollars dans le pays. Le précédent patron de l'Insee chinois a d'ailleurs été limogé en janvier dernier, pour corruption.

Les chiffres de l'économie chinoise sont à prendre avec beaucoup de précaution. La Chine fabrique d'ailleurs son chiffre de PIB trimestriel beaucoup plus rapidement que les autres pays, alors que c'est un pays grand comme vingt fois fois la France. Cela se fait forcément au détriment de la qualité. Mais même sans ces biais, les chiffres de PIB sont sujets à des variations curieuses.

Il y a pourtant des normes internationales

L'Irlande a ainsi vu son PIB réévalué de 25% en 2015, à cause de l'installation de simples sièges fiscaux de multinationales sur son sol. L'économiste Jean-Marc Daniel relate aussi le cas du Nigeria, qui a lui aussi réévalué sa production nationale de 90%, en intégrant les nouvelles industries et en particulier la valeur de sa production cinématographique, qui est l'une des plus importantes du monde et la première d’Afrique.

Il y a pourtant des normes internationales. Eurostat, l'organisme de statistiques européennes, publie des règles. Mais elles ne sont pas toujours respectées. En 2014, Bruxelles a ainsi enjoint aux États membres d'intégrer dans le calcul de leur PIB la prostitution et le trafic de drogue, parce qu'il s'agit de transactions commerciales librement consenties.

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Le Royaume-Uni l'a fait : on a vu son PIB augmenter de plus de 10 milliards d'euros. Mais la France a refusé, estimant que la prostitution n'était pas une activité librement consentie. La Suède a également refusé de modifier ses calculs, parce que l'achat de services sexuels est interdit sur le territoire national.

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Tout cela est-il donc construit sur du sable ? Ce sont des conventions imparfaites, parce qu'il est impossible de tout normer. Même dans les opérations de