Mercredi 20 mai, le Sénat américain a voté un projet de loi qui pourrait avoir pour conséquence d'interdire aux sociétés chinoises de se faire coter à Wall Street.
Il y a aujourd'hui 150 entreprises chinoises dont les titres sont échangés sur la place bousière new-yorkaise. Des grands, comme Baidu, la copie chinoise de Google, ou Alibaba, l'équivalent d'Amazon, mais aussi des escrocs ou des incompétents, comme Luckin Coffee, une société de cafétérias conçue sur le modèle de Starbucks, qui a ruiné les épargnants américains. C'est à la suite de ce scandale que le Sénat a adopté cette nouvelle loi, qui doit toutefois être approuvée par la Chambre des représentants. Mais Baidu a déjà annoncé hier que l'entreprise envisageait de quitter la place financière américaine pour aller à Hong Kong.
Les Chinois sont venus se faire coter aux États-Unis parce que c'est là qu'il y a l'argent.
Et ensuite pour être en Amérique, pouvoir s'alimenter des contacts et des technologies qui leur ont été indispensables pour développer leurs propres GAFA, en les copiant. Donald Trump veut rompre ces liens, qui lui semblent, non sans raison, préjudiciables
à l'Amérique et trop favorables à la Chine.
Il y a huit jours,
il interdisait ainsi aux fonds de pension des fonctionnaires fédéraux d'investir dans les entreprises chinoises. Il y a vingt ans, on parlait de la Chinamérique, l'alliance économique et financière des deux puissances du pacifique, c'est fini. Et la querelle
sur l'origine de l'épidémie n'a fait qu'envenimer les choses.
La Chine était le premier créancier des États-Unis et elle l'est toujours, avec plus de 1.000 milliards de dollars d'obligation détenues, mais qui ne pèsent que pour 7% seulement de la dette américaine. Et si la Chine vendait ses titres, la banque centrale américaine rachèterait immédiatement ces obligations. Il n'y a donc aucun risque de krach pour l'Amérique.
Les fronts se multiplient. Il y avait la guerre commerciale, avec la mise en place de droits de douane. Puis la guerre technologique, avec les attaques contre Huawei, la société de télécommunications chinoise, qui a été de facto interdite aux États-Unis. Et même interdite d'utiliser des composants américains, voire des composants fabriqués avec des technologies américaines, même par un autre pays. Voici qu'un troisième front s'ouvre, sur le plan de la finance.
L'enjeu de ce conflit c'est la domination mondiale, le statut de superpuissance. Après des années de négligence, en particulier sous les ères Bush junior et Obama, l'Amérique a enfin pris conscience de la volonté de puissance chinoise, c'est d'ailleurs à mettre à l'actif de Trump. Et il y a fort à craindre que les prochains conflits entre ces deux géants ne soient pas "froids", justement.
Le point le plus sensible, c'est l'île de Taiwan, la petite Chine, qui possède un gouvernement indépendant. Pour Pékin, cette île doit revenir à la mère patrie, et devenir une simple province. Pour l'Amérique, qui protège militairement Taïwan, il n'en est pas question. Pour des raisons stratégiques, mais aussi technologiques. Taïwan est aussi le premier producteur mondial de l'or blanc, les puces de silicium qui sont indispensables aux ordinateurs.
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