Un journaliste et écrivain russe virulent critique du
Kremlin, Arkadi Babtchenko, a été tué par balle au soir du mardi 29 mai à Kiev
où il s'était exilé. L'homme se disait menacé après avoir dénoncé le rôle de la
Russie dans le conflit dans l'est de l'Ukraine. La police de Kiev a aussitôt
déclaré privilégier la piste d'un crime lié à la profession de cet ancien
soldat russe engagé dans les guerres de Tchétchénie devenu un reporter de
guerre chevronné et respecté.
Son meurtre, qui a provoqué un choc dans la profession en
Russie et en Ukraine, est le deuxième en moins de deux ans d'un journaliste
contestant la politique du gouvernement russe habitant dans la capitale
ukrainienne. Le 20 juillet 2016, le Russo-Bélarusse Pavel Cheremet avait péri
dans l'explosion de la bombe placée sous la voiture qu'il conduisait en plein
centre de Kiev, une affaire qui n'est toujours pas élucidée.
Arkadi Babtchenko a été retrouvé chez lui dans la périphérie
de Kiev, selon le porte-parole de la police nationale Iaroslav Trakalo :
"Sa femme était dans la salle de bains, elle a entendu un coup sec. Quand
elle est sortie, elle a vu son mari ensanglanté", qui est par la suite
"mort dans l'ambulance" le transportant.
"La première piste et la plus évidente est celle de ses activités professionnelles", a déclaré peu après le chef de la police de Kiev Andriï Krychtchenko à l'agence de presse Interfax-Ukraine. Arkadi Babtchenko, 41 ans, a participé en Russie aux deux guerres en Tchétchénie en tant que soldat avant de devenir un journaliste extrêmement critique vis-à-vis du Kremlin.
Il avait raconté les guerres dans cette république russe du
Caucase dans un livre édité en France par Gallimard sous le nom de La
couleur de la guerre. Avant son
départ de Moscou, il a notamment coopéré avec le journal d'opposition russe
Novaïa Gazeta et la radio russe Echo de Moscou.
Arkadi Babtchenko s'était rendu dans l'est de l'Ukraine, où
le conflit entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses a fait plus de
10.000 morts en quatre ans. Il avait dénoncé le rôle de la Russie, appuyant la
thèse de Kiev et des Occidentaux selon laquelle elle soutient militairement les
rebelles, ce que Moscou a toujours démenti.
Arkadi Babtchenko avait quitté la Russie en février 2017 en
dénonçant une "campagne effroyable" de "harcèlement" à son
égard après une publication sur les réseaux sociaux concernant le crash d'un
avion militaire russe en route pour la Syrie fin 2016.
Un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, le député Anton Guerachtchenko, a mis en cause la Russie, une piste aussitôt évoquée également par certains journalistes ukrainiens. "Le régime de Poutine vise ceux qu'il ne peut pas casser ou intimider", a lâché Anton Guerachtchenko sur sa page Facebook.
Même
son de cloche chez Aïder Mouzhdabaïev, un autre journaliste russe installé en
Ukraine et directeur général adjoint de la chaîne de télévision ATR, pour
lequel son ami "a été tué sur l'ordre direct" de Moscou.
Pour sa part, Moscou a "exigé des autorités
ukrainiennes d'employer tous les efforts en vue d'une enquête efficace".
"Les crimes sanglants et l'impunité totale sont devenus une routine pour
le régime de Kiev", a dénoncé le ministère russe des Affaires étrangères
sur sa page Facebook. Outre les
journalistes, en mars 2017, un ancien député russe réfugié en Ukraine avait été
tué par balle, également dans le centre de Kiev.
Le Comité d'enquête russe, un organisme dépendant
directement du Kremlin et chargé des principales affaires, a annoncé l'ouverture
d'une procédure criminelle.
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