La majorité chrétienne du Kenya a fêté Pâques, endeuillée par le massacre d'étudiants de l'université de Garissa commis par un commando islamiste, alors qu'un des assaillants a été identifié comme un jeune kényan somali. Un deuil national de trois jours a commencé, dimanche 5 avril, à la mémoire des 148 victimes, dont 142 étudiants, chrétiens en majorité, tués par des islamistes somaliens shebab. Les drapeaux ont été mis en berne.
Nairobi mène depuis fin 2011 une intervention militaire dans le sud de la Somalie pour combattre les shebab, et ces derniers ont encore menacé samedi le Kenya d'une "longue, épouvantable guerre". Dimanche, aucune cérémonie officielle de deuil n'a été organisée, mais les chrétiens se sont rassemblés dans les églises pour la traditionnelle messe pascale, pour des prières largement consacrées aux victimes de Garissa. "Les terribles événements de Garissa sont encore frais dans nos esprits et dans nos coeurs, mais aujourd'hui est un jour de nouvel espoir", a déclaré l'archevêque anglican Eliud Wabukala dans son sermon dans la Cathédrale de Tous les Saints de Nairobi, bondée.
Les autorités kényanes ont annoncé avoir identifié l'un des quatre assaillants dont les corps ont été retrouvés à l'issue des 16 heures de siège : il s'agit d'un jeune kényan d'ethnie somali, diplômé en droit et apparemment promis à un brillant avenir. "L'un des quatre shebab qui ont attaqué l'université de Garissa (...) a été identifié comme Abdirahim Abdullahi", originaire de la région de Mandera, située dans l'extrême nord-est du Kenya, frontalière de la Somalie, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mwenda Njoka.
"Abdullahi était diplômé de la faculté de droit de Nairobi et décrit par quelqu'un qui le connaît bien comme un futur brillant juriste", a-t-il ajouté. Son père, un responsable local d'une circonscription du comté de Mandera, "avait signalé aux autorités que son fils avait disparu et qu'il soupçonnait le garçon de s'être rendu en Somalie", a poursuivi M. Njoka.
Selon un proche, Abdullahi avait disparu depuis 2013. Les autorités tentent toujours d'identifier les trois autres corps des assaillants présumés et, à la morgue de Nairobi ou auprès de la Croix-Rouge, des centaines de Kényans dans l'angoisse cherchaient toujours à savoir ce qui était arrivé à leurs proches.
La presse locale a critiqué la lenteur de la réaction des autorités au moment de l'attaque, les forces spéciales ayant mis au moins sept heures jeudi pour se déployer face au commando d'islamistes somaliens. "Il s'agit d'une négligence qui frise l'acte criminel", affirme un éditorial du grand quotidien kényan Nation, rappelant que les "hommes armés qui ont tué des dizaines d'étudiants avec un plaisir évident ont pris tout leur temps".
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