"En cas d'agression" contre l'Ukraine, "la riposte sera là et le coût sera très élevé". Emmanuel Macron a adressé un avertissement à la Russie, le 25 janvier, tout en plaidant pour une désescalade de la situation. Les grandes puissances occidentales craignent une nouvelle offensive de la Russie.
La guerre est aux portes de l'Europe, avec les tensions croissantes entre Russes et Ukrainiens. La communauté internationale, quant à elle, s'inquiète d'une possible escalade et du déclenchement d'une opération militaire d'ampleur de la part des Russes sur l'Ukraine.
Après l'annexion de la péninsule de Crimée en 2014, plusieurs dizaines de milliers de soldats se massent à la frontière ukrainienne depuis des mois. Moscou nie toute intention belliqueuse et impute les tensions aux Etats-Unis et à l'Otan.
Pourquoi la Russie inquiète-t-elle tant ? Selon Nicolas Tenzer, directeur de la publication de Desk Russie, enseignant à Sciences Po et bloggeur sur Tenzer strategics, "cette partie du Donbass de l'Ukraine avec les régions de Lougansk et Donetsk sont déjà occupées par la Russie depuis huit ans". Cette guerre a fait "14.000 morts et l'année dernière a fait encore 80 morts", ajoute-t-il. "Donc, ce n'est pas une nouvelle invasion, mais une escalade nouvelle dans une guerre qui existe et qui est en quelque sorte gelée depuis huit ans", poursuit-il.
Peut-on encore éviter une guerre aux portes de l'Europe ? Pour Alexandra Goujon, maître de conférences en Sciences Politiques à l’Université de Bourgogne et autrice de L'Ukraine : de l'indépendance à la guerre, "oui, on peut l'éviter". "On ne connaît pas le plan russe. Est-ce que c'est pour faire pression et provoquer une agitation diplomatique et médiatique ? La Russie pourrait chercher à montrer qu'elle peut aller plus loin et obtenir, dans ce cadre de pression, un certain nombre de concessions qu'elle ne pourrait pas avoir en utilisant la simple rhétorique qui est elle-même menaçante depuis quelques semaines à Moscou", ajoute-t-elle.
"La différence majeure, c'est que là on pourrait avoir une nouvelle invasion qui serait une annexion de cette région du Donbass", estime Nicolas Tenzer au micro de RTL. D'après lui, la question fondamentale est de savoir si les négociations avec Vladimir Poutine peuvent aboutir.
"Est-ce qu'on peut, nous, Occidentaux, pays libres, démocratiques, accepter que ces régions continuent à être annexées ? 20% de la Géorgie est toujours annexée par les forces russes depuis 2008. Les forces de Vladimir Poutine ont tué en Syrie plus de civils syriens que l'État islamique", indique-t-il. "Depuis 22 ans, Poutine a toujours gagné la guerre (...) En Géorgie, la Cour européenne des Droits de l'homme a constaté des crimes de guerre commis en 2008", estime. Nicolas Tenzer.
Poutine avance ses pions
Alexandra Goujon, maître de conférences en Sciences Politiques à l’Université de Bourgogne
Sommes-nous impuissants ? "La Russie s'appuie sur le fait que les Occidentaux ne sont pas dans une perspective interventionniste. Le retrait des Occidentaux d'Afghanistan a été un signe de plus. Donc, dans ce contexte, Poutine avance ses pions. Ce qui l'agace profondément, c'est que le conflit a entraîné un regain de patriotisme en Ukraine. L'opinion publique est beaucoup plus favorable à une adhésion à l'Otan aujourd'hui qu'il y a une dizaine d'années", analyse Alexandra Goujon.
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