INVITÉE RTL - Tchad : la rupture des accords de défense est "un camouflet" pour la France, estime Niagalé Bagayoko-Penone

Quelques heures après la fin de la visite au Tchad du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, le gouvernement tchadien a déclaré "mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française", ce jeudi 28 novembre. Pour Niagalé Bagayoko-Penone, docteur en science politique et invitée de RTL, il s'agit "d'un camouflet" pour la France. 

"C'est une bascule géopolitique. Cela illustre un mouvement répandu dans toute l'Afrique, notamment francophone, particulièrement souverainiste, qui entend renégocier ses partenariats internationaux", explique la Présidente de l’African Security Sector Network (ASSN). Le Tchad n'est d'ailleurs pas seul à avoir demandé une distance avec Paris, le Sénégal a également dit, ce jeudi, son intention de demander le départ des soldats français.

"La France n'est plus qu'un partenaire parmi d'autres"

Quelle vocation pour la présence militaire française en Afrique ? "On n'a jamais eu véritablement de réponse claire à cette question", reprend la spécialiste qui estime qu'aujourd'hui, "la France n'est plus qu'un partenaire parmi d'autres. Les pays africains ont la volonté de faire valoir leur valeur ajoutée sans préférence particulière pour les uns ou pour les autres."

Selon Niagalé Bagayoko-Penone, "il faut sortir de l'idée que les Africains sont instrumentalisés par des puissances extérieures" et observe que "les partenaires internationaux ont le plus grand mal, en réalité, à s'y imposer".