INVITÉE RTL - Rébellion en Russie : "Un coup de bluff, un chantage", selon l'ex-ambassadeur de France

"Coup d'État", "mutinerie", "putsch"... Ce week-end, on a pu entendre tous les termes pour qualifier la volonté d'Evguéni Prigojine, à la tête de la milice privée Wagner, de s'en prendre au gouvernement russe. Evguéni Prigojine a accusé l'armée russe d'avoir bombardé l'une de ses positions en Ukraine. Il a parlé de plusieurs morts parmi ses hommes, puis, dans un message audio, en a appelé à "stopper le commandement militaire russe". Faisant route vers Moscou samedi soir, Prigojine a finalement fait marche arrière pour éviter un bain de sang avec les forces de sécurité. 

Ce lundi, l'heure est aux interrogations. Sylvie Bermann, ancienne ambassadeur de France en Russie, s'est dite "surprise" par ce coup de force. "Ce n'est pas un putsch, ce n'est pas une tentative de coup d'État, c'est une mutinerie, une rébellion, pas davantage. En fait, Prigojine ne cherchait pas à prendre le pouvoir mais à préserver les Wagner qui avaient été menacés d'être intégrés dans l'armée", clarifie-t-elle. 

L'ancienne diplomate est ensuite revenue sur ce retournement de situation brutal dans la soirée de samedi : "On a du mal à comprendre la volte-face de Prigojine et on a du mal à comprendre l'absence de préparation du côté de l'État russe. Prigojine, je pense, n'avait pas l'intention d'investir Moscou, ça n'a pas de sens. Il devait avoir 5.000 personnes. C'était plutôt un coup de bluff, un chantage, comme il l'a déjà fait".

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