Charles III atteint d'un cancer : peut-il abdiquer ?

C'est une annonce qui a secoué tout le Royaume-Uni. Buckingham Palace a révélé, lundi 5 février, que le roi Charles III était atteint d'un cancer et qu'il allait se mettre en retrait de la vie publique le temps de son traitement, tout en continuant de s'occuper des affaires de l'État. Adélaïde de Clermont-Tonnerre, directrice de la rédaction du magazine Point de Vue, revient plus en détails sur l'état de santé du souverain.

"Cela a été découvert fortuitement parce que c'est à l'occasion de son intervention bénigne de la prostate qu'on a fait des tests et découvert qu'il y avait autre chose. On sait que ce n'est pas un cancer de la prostate, cela a été démenti, et que ce cancer est pris suffisamment tôt pour qu'il y ait de bons pronostics", explique la journaliste. "Le roi et son entourage médical se sont dits très positifs sur le traitement", poursuit-elle.

Par ailleurs, Adelaïde de Clermont-Tonnerre souligne qu'il n'est aucunement question d'abdication du roi. "Ce n'est vraiment pas dans la tradition britannique, on l'a vu avec la reine (Elizabeth II, ndlr) qui est restée jusqu'à son dernier souffle", met en avant l'experte, ajoutant qu'"il faut vraiment qu'il soit empêché physiquement" pour se retirer de la fonction suprême. Dans cette hypothèse, "il y a tout un protocole", poursuit-elle. "Ce ne serait qu'en cas d'incapacité physique, on en est loin", souligne Adélaïde de Clermont-Tonnerre.

Adélaïde de Clermont-Tonnerre décrypte également le planning du roi d'Angleterre dans les semaines à venir : "On sait qu'il n'y a pas de vacances du pouvoir, il ne va pas pouvoir être sur le terrain mais il va continuer à ouvrir ses fameuses boîtes rouges, à signer les documents et à suivre le déroulement des affaires depuis sa maison secondaire de convalescence".

"Un changement radical d'attitude" avec Elizabeth II

Alors que la vie privée de la famille royale britannique est habituellement un secret bien gardé, Adélaïde de Clermont-Tonnerre explique le choix de Buckingham de dévoiler la maladie de Charles III. 

"Il y a deux raisons. D'abord je pense qu'en terme de communication, Buckingham essaye de passer une sorte de contrat tacite avec la presse et les médias pour éviter les spéculations, les rumeurs. On leur demande de respecter la primauté du roi. (...) La deuxième raison est beaucoup plus empathique, le roi rompt avec une tradition qui est d'être plutôt discret sur sa santé, pour inciter les gens qui ont les mêmes pathologies que lui, l'hypertrophie de la prostate ou le cancer, à aller se faire dépister et parler de leur maladie", souligne la journaliste, évoquant également "une rupture avec la Reine" et "un changement radical d'attitude".