"On a tiré sur le président". En novembre 1963, Philippe Labro est en reportage sur un campus du Connecticut pour l'émission Cinq colonnes à la une. "Cette phrase me saisit tellement que je laisse tomber l'entretien", confie le journaliste, réalisateur et parolier au micro de RTL. Il prend alors une voiture direction New York et atterri le lendemain à Dallas par le premier avion. "Je n'ai jamais volé dans un avion aussi silencieux."
Il couvre l'assassinat de JFK pour le journal France Soir. Il se trouve d'abord à quelques mètres de Lee Harvey Oswald. "J'avais le même âge que lui. C'était un gamin. Il avait 24 ans et un rictus à la lèvre gauche." Il ajoute : "Je crois que Lee Harvey Oswald est le coupable (…) Les faits sont là. Il a ses empreintes sur le fusil, il quitte en courant l'immeuble et va chez lui. Il prend le pistolet."
Il poursuit : "Il se rend vers une station d'autobus qui emmène au Mexique parce qu'il essaye de fuir. Sur son chemin, une patrouille qui avait déjà le signalement du suspect, l'arrête pour contrôler son identité. Il tire alors à quatre reprises, il n'est donc pas totalement innocent."
L'assassin présumé de Kennedy - qui n'avoue pas devant les enquêteurs - est tué par Jack Ruby, un patron de boite de nuit, bien connu de la pègre locale et qui avait des contacts avec des mafieux de Chicago. Le témoin le plus précieux de toute l'Amérique vient de mourir. Arrêté, le tireur explique qu'il admirait profondément le président et qu'il a voulu éviter à Jackie un douloureux procès.
Philippe Labro a rencontré Jack Ruby la veille de son passage à l'acte. Labro se trouvait avec des journalistes au commissariat de Dallas et cet homme muni d'un "petit chapeau de mafieux, les cheveux gominés, une énorme bague à la main gauche." Jack Ruby "connaissait toute la police. Il m'a entendu parler avec mon accent français. Et m'a dit : 'Ah la France, Folies Bergères !'. C'était sa seule vision de la France." Dans la foulée, Philippe Labro fait un papier sur lui.
Deux mois plus tard, il reçoit un coup de fil de l'ambassade des États-Unis à Paris. "Ils m'ont dit : 'Deux agents du FBI arrivent de Washington pour vous interroger.' On avait lu mon papier de ma rencontre avec Ruby. Et ils se disaient : 'Peut-être que Ruby lui a dit des choses dont on a besoin pour la commission Warren'."
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