Le feuilleton autour de l'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen se poursuit. Le Maroc a suspendu le "laissez-passer consulaire" qu'il lui avait délivré le 1er août afin de permettre son expulsion par la France vers ce pays, a appris le mercredi 31 août l'AFP de source proche du dossier.
Cette source proche du Maroc a expliqué cette décision par le fait qu'il "n'y avait pas eu de concertations avec les autorités marocaines", au lendemain de la décision du Conseil d’État ouvrant la voie à son expulsion. La décision d'expulsion est "unilatérale", a-t-on ajouté.
Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on a rappelé que la validité d'un laissez-passer était de "60 jours", soulignant qu'il serait "incompréhensible que ce document qui n'a d'autre fonction que d'officialiser la reconnaissance par le Maroc de la nationalité de Hassan Iquioussen soit suspendu. (…) Comment peut-on reconnaître la nationalité d’un de ses ressortissants un jour et ne plus la reconnaître le lendemain ?", s'est étonné l'entourage de Gérald Darmanin.
Selon le site d'information semi-officiel marocain Le360, la décision de la France de réduire de moitié les visas octroyés aux Marocains, en septembre 2021, explique en grande partie les réserves des autorités marocaines à répondre favorablement à la demande française.
La coopération consulaire "n’est pas à la carte" et "ne peut donc relever de l’extrême urgence quand il s’agit des intérêts français alors que les aspects liés aux intérêts du Maroc peuvent bien attendre", relève Le360, citant une source diplomatique marocaine. "La politique de la pression, suivie par la France dans ce dossier, est dangereuse pour la relation entre les deux pays et remet en question la nature même du partenariat qui les lie", avertit le site semi-officiel, se prévalant de la même source diplomatique.
Si le gouvernement marocain est resté publiquement muet, après que le chef de la diplomatie Nasser Bourita a regretté en septembre dernier la "décision injustifiée" de la France de restreindre les conditions d'obtention des titres de séjour, les réseaux sociaux et les médias dénoncent "la guerre des visas" menée, selon eux, par Paris, et fustigent une mesure "arbitraire" et "punitive".
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