"Il y a plusieurs Sharon", dit l'ancien ambassadeur d'Israël en France

INVITÉ RTL - Pour Elie Barnavi, le Sharon "d'après 2005" aurait pu imposer la paix s'il n'était pas tombé dans le coma.

Elie Barnavi en 2002.

Crédit : JACK GUEZ / AFP

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Une personnalité à la fois adorée et détestée dans son propre pays. Ariel Sharon, l'ancien Premier ministre israélien, est mort, samedi 12 janvier, à l'âge de 85 ans. Il avait passé ses huit dernières années plongé dans le coma. Ses funérailles auront lieu lundi dans son ranch familial. Elie Barnavi, ancien ambassadeur d'Israël en France et historien, est revenu au micro de RTL sur les différentes facettes de la personnalité du dirigeant.

L'avant/avant 2005

"Il y a plusieurs Sharon, il y a celui d'avant 2005 et celui d'après 2005", estime Elie Barnavi. "Il y le Sharon, sanguin, brigand brutal, indiscipliné (…) le Sharon politique, un peu à l'image de sa carrière militaire, dur colonisateur, qui se positionne à l'extrême droite presque (….) Et il y a le Sharon colombe qui fait surface après 2005 (…) et qui opère ce qu'il appelle le désengagement de la bande de Gaza."

"Ce sont des Sharon très différents, donc c'est très difficile de recoller les morceaux et d'en faire une figure cohérente", affirme-t-il.

Ce qu'il faudrait plutôt retenir c'est (...) que la restitution des territoires palestiniens est possible

Elie Barnavi, ancien ambassadeur d'Israël en France

Beaucoup retiennent d'Ariel Sharon, notamment dans les pays arabes, la guerre au Liban et le massacre des camps palestiniens de Sabra et Chatila, pour Elie Barnavi "ce n'est pas lui" et "cela ne résume pas Sharon."

"Ce qu'il faudrait plutôt retenir c'est (...) que la restitution des territoires palestiniens est possible, que lorsque l'on veut on peut (…) La véritable révolution c'est là", selon lui.

Il ne s'est pas contenté du désengagement de Gaza

Elie Barnavi, ancien ambassadeur d'Israël en France

L'ancien ambassadeur se dit "intimement persuadé" qu'Ariel Sharon était suffisamment courageux et autoritaire pour imposer aux Israéliens la paix avec les Palestiniens, s'il n'avait pas sombré dans le coma.

"J'en vois pour preuve qu'il ne s'est pas contenté du désengagement de Gaza, il a tenu à démanteler 4 petites colonies du nord de la Cisjordanie (…) il a tenu à le faire j'en suis persuadé pour prouver que ce n'était qu'un début", explique-t-il.