Guerre en Ukraine : pourquoi Zelensky se rend en Arabie Saoudite ?

Le président Volodymyr Zelensky est arrivé en Arabie Saoudite ce 10 mars 2025 pour "définir un cadre pour un accord de paix et un cessez-le-feu initial" entre la Russie et l'Ukraine, a indiqué Steve Witkoff, l'émissaire américain pour le Moyen-Orient.

Lors des discussions qui auront lieu le lendemain, l'Ukraine va proposer une "trêve dans les airs" et "en mer" avec la Russie, a indiqué lundi à l'AFP un haut responsable ukrainien. "Ce sont les options de cessez-le-feu qui sont faciles à mettre en place et à surveiller et il est possible de commencer par elles", a déclaré le même responsable sous couvert d'anonymat.

L'Ukraine devrait être représentée par différents diplomates. Tandis que l'équipe américaine sera composée de hauts responsables qui avaient déjà rencontré les représentants russes en février, notamment le chef de la diplomatie Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz.

Tensions et répercussions

Cette réunion avait déjà été reporté par l'Ukraine, mécontente de discussions sur le devenir de la guerre où elle n'avait pas été conviée. Mais ce sera aussi la première rencontre entre responsables américains et ukrainiens depuis la visite tendue de Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, qui avait donné lieu à un refroidissement des relations. 

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Washington a depuis suspendu son aide militaire et son partage de renseignements, rendant Kiev aveugle sur le terrain.

Selon le Financial Times, qui cite des sources proches des négociations en Arabie saoudite, l'Ukraine devrait proposer un cessez-le-feu partiel dans l'espoir de convaincre Washington de faire marche arrière sur sa décision de geler l'aide militaire et le partage de renseignements. 

Un gel prolongé du partage de renseignements donnera "un avantage significatif" à la Russie sur le champ de bataille, a prévenu un haut responsable ukrainien, en soulignant que le gel affectait déjà sa capacité à frapper des cibles sur le territoire russe. 

L'Ukraine tente de recoller les morceaux

Alors le ton s'est depuis quelque peu apaisé après la vive altercation de février, Volodymyr Zelensky jugeant l'incident "regrettable" et Donald Trump estimant que son homologue ukrainien était prêt à négocier, menaçant même Moscou de nouvelles sanctions.

"Nous allons faire beaucoup de progrès. Dès cette semaine, je pense", a assuré dimanche soir Donald Trump à des journalistes à bord de l'avion présidentiel Air Force One.

Preuve en est, l'accord sur l'exploitation minière. Interrogé sur la possibilité qu'il soit signé en Arabie saoudite, Steve Witkoff avait assuré que Volodymyr Zelensky avait "proposé de le signer, et nous verrons s'il le fait". Il permettrait à Donald Trump d'en tirer des revenus pour rembourser l'aide américaine fournie à Kiev.

L'Arabie saoudite tire son épingle du jeu

Les négociations se dérouleront sous le soleil de Jeddah dans l'espoir de réchauffer les relations entre Washington et Kiev. L'Arabie saoudite, allié historique des États-Unis, consolide son influence internationale en accueillant ces rencontres. Le pays pétrolier a aussi été impliqué dans les négociations concernant l'échange de prisonniers historiques entre la Russie et l'Occident en août 2024.


Ryad avait pourtant été mis au ban de la scène internationale après l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en Turquie en 2018, qui avait provoqué un tollé.

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