Guerre en Ukraine : après la frappe russe à Soumy, la communauté internationale indignée

Une frappe russe de missiles a tué au moins 34 personnes et en a blessé près d'une centaine, le dimanche des Rameaux, en pleine période d'affluence dans le centre de la ville ukrainienne de Soumy (nord-est).

Cette attaque contre des civils intervient deux jours après la visite d'un haut responsable américain en Russie. Il s'agit de la frappe la plus meurtrière depuis des mois en Ukraine et notamment la reprise de contact entre Washington et Moscou initiée mi-février par le président américain Donald Trump, qui tente de mettre fin à cette guerre.

Emmanuel Macron s'est indigné sur X, affirmant que la Russie poursuit la guerre "au mépris des vies humaines, du droit international et des offres diplomatiques du Président Trump". "Cette guerre, chacun sait que c'est la Russie, seule, qui l'a voulue. Aujourd'hui, il est clair que c'est la Russie qui, seule, choisit de la poursuivre", a écrit le chef de l'État. "Il faut des mesures fortes pour imposer un cessez-le-feu à la Russie. La France y travaille sans relâche, avec ses partenaires", a-t-il ajouté.

L'attaque russe sur la ville de Soumy a eu lieu "un jour où les gens vont à l'église : le dimanche des Rameaux... Seuls des salauds peuvent faire cela", a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a appelé à "faire pression" sur la Russie pour "arrêter la guerre".

"Sans une pression vraiment forte, sans un soutien adéquat pour l'Ukraine, la Russie continuera à mener cette guerre", a-t-il déclaré sur Telegram, en accusant son homologue russe Vladimir Poutine d'avoir "ignoré la proposition américaine d'un cessez-le-feu total et inconditionnel".

La Russie "dépasse les limites" pour les États-Unis

Cette attaque constitue "un rappel brutal" de l'impératif de négocier pour mettre fin à "cette terrible guerre", a estimé la Maison Blanche, par la voix du porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Brian Hughes. "Je pense que c'est terrible. Et l'on m'a dit qu'ils ont fait une erreur. Mais je pense que c'est une chose horrible", a déclaré Donald Trump.

"L'attaque des forces russes contre des cibles civiles à Soumy dépasse les limites de la décence. En tant qu'ancien responsable militaire, je sais ce que sont les frappes ciblées et ceci est inacceptable", a dénoncé, de son côté, l'émissaire américain pour l'Ukraine Keith Kellogg sur le réseau social X. Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a lui qualifié l'attaque d'"horrible".

Sur X, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a déploré après cette frappe "un exemple horrible de l'intensification des frappes de la Russie alors que l'Ukraine a accepté une trêve". Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui dénoncé sur X l'"attaque de missile russe criminelle sur le centre ville de Soumy". "La Russie poursuit sa campagne de violence, montrant une fois de plus que cette guerre n'existe et ne dure que parce qu'elle le décide", a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a  dit être "sous le choc" et "profondément alarmé" par ces attaques, qui provoquent "des victimes civiles et des destructions à grande échelle".

Autres réactions européennes : celle de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, d'une part, qui a présenté dimanche "une attaque russe horrible et lâche". "Je condamne fermement cette violence inacceptable, qui contredit tout engagement réel en faveur de la paix [...]. Nous continuerons à travailler pour mettre fin à cette barbarie", a-t-elle écrit sur Whatsapp.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a également condamné "l'attaque barbare" menée par la Russie dans la ville ukrainienne de Soumy, qui a fait au moins 32 morts : "De telles attaques russes montrent ce qu'il en est de la prétendue volonté de paix de la Russie", a ajouté le dirigeant allemand dans un communiqué, appelant la Russie à "enfin accepter un cessez-le-feu global". 

De son côté, son successeur a dénoncé "le grave crime de guerre" commis par la Russie. "C'est un acte perfide [...] et c'est un crime de guerre grave, délibéré et voulu", a dénoncé le chef du parti conservateur qui prendra début mai la tête du nouveau gouvernement allemand. "Voilà la réponse, c'est ce que Poutine fait à ceux qui discutent avec lui d'un cessez-le-feu", a-t-il ajouté.

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