Le Kremlin muselle encore un peu plus les voix discordantes dans son pays. Jusqu'à 15 ans de prison désormais en Russie pour ceux qui appellent à des sanctions internationales et ceux qui diffusent "des fausses informations concernant la guerre en Ukraine", présentée comme une opération spéciale. Facebook est désormais bloqué, l'accès à Twitter restreint. C'est un témoignage rare, une habitante de Saint-Pétersbourg a accepté de raconter sous couvert d'anonymat, cette chape de plomb qui est tombée sur la liberté d'expression.
"C'est officiellement interdit d'utiliser le mot guerre, de dire ou de protester contre ce que le régime russe appelle l'intervention militaire en Ukraine. On n'a plus le droit de parler des terribles pertes humaines ou de quoi que ce soit d'autre, car à partir d'aujourd'hui, on encourt jusqu'à 15 ans de prison pour ça. En fait ce qu'ils veulent, c'est nous rendre aussi silencieux que des morts", dénonce-t-elle.
"Les horribles événements qui se déroulent en Ukraine se font en notre nom, au nom du peuple russe, alors qu'on n'est pas d'accord avec le régime. Intérieurement, on crie qu'on ne veut pas de cette guerre, mais on ne peut pas être entendu, car le régime nous scelle la bouche de force. Le régime bloque aussi Facebook, YouTube, Twitter et tous les médias indépendants. Et vous savez, l'isolement, c'est le pire qui puisse nous arriver. Je vous en prie, ne laissez pas le régime nous censurer. Ne le laissez pas nous isoler du reste du monde", poursuit-elle.
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