Ce mercredi 24 juin, Alexis Tsipras s'en est une nouvelle fois pris au FMI, qu'il accuse de bloquer les négociations pour éviter à son pays un défaut de paiement, avant une série de réunions cruciales à Bruxelles. En route pour la capitale européenne, le Premier ministre grec a déploré "l'insistance de certaines institutions (créancières, NDLR) qui n'acceptent pas des mesures compensatoires" présentées par Athènes, a indiqué une source gouvernementale grecque.
Dans son viseur : le FMI, institution à qui la Grèce reproche son intransigeance et sa "responsabilité criminelle" dans la crise qu'elle traverse. "La non-acceptation de mesures compensatoires n'a jamais eu lieu. Ni en Irlande ni au Portugal, nulle part!", a-t-il dit, citant deux pays qui ont bénéficié d'un plan d'assistance UE-FMI. "Cette position étrange cache deux éventualités : soit elles (ces institutions) ne veulent pas d'accord, soit elles servent des intérêts particuliers en Grèce", a-t-il lancé.
Alexis Tsipras était attendu à Bruxelles en début d'après-midi, où il doit rencontrer les dirigeants de la BCE et du FMI, Mario Draghi et Christine Lagarde, ainsi que Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, Klaus Regling, à la tête du fonds de soutien de la zone euro (MES), et Jeroen Dijsselbloem, le patron de la zone euro. Cette rencontre, organisée par la Commission européenne, s'apparente à un nouveau "grand oral" pour le chef du gouvernement grec, alors que les négociations restent "difficiles", selon un diplomate, cinq jours avant la date-butoir d'un remboursement de quelque 1,5 milliard d'euros au FMI qui alimente les craintes de défaut de paiement. Le déblocage d'une tranche de prêt en suspens depuis presque un an (7,2 milliards d'euros), ou à défaut un geste financier de la BCE, sera nécessaire pour qu'Athènes honore cette échéance.
La tenue de cette nouvelle réunion au sommet avec "les grands patrons" au sein des créanciers est le signe que les négociations coincent toujours, laisse entendre un diplomate. Plus optimiste, une source au fait des discussions évoque elle "un climat positif, réaliste et déterminé à parvenir à une conclusion" rapidement, mercredi dans la nuit, lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro, ou lors du sommet européen prévu jeudi et vendredi à Bruxelles.
S'il y avait bien des différends mardi au sein des créanciers, une position commune a depuis été trouvée, affirme une autre source au fait des discussions. C'est désormais "aux Grecs de se prononcer sur cette position commune", souligne-t-elle. D'où la réunion au sommet, au siège de la Commission européenne, pour
permettre d'avoir quelque chose sur la table de l'Eurogroupe dans la
soirée. "Il y a du pain sur la planche", a résumé le patron de
l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. "La question est de savoir quelle
sera la tactique de négociations des Grecs", poursuit la source
interrogée, pour qui la réunion peut durer jusqu'au bout de la nuit ou
au contraire, être très brève.
Pour obtenir l'aide promise, Athènes a présenté lundi de nouvelles propositions, basées surtout sur une hausse des taxes, qui prévoient des économies de 8 milliards d'euros à effectuer en 2015 et 2016. Elles ont été jugées relativement positives par les créanciers, UE et FMI. Saluant une reprise constructive du dialogue, Européens et FMI avaient toutefois averti lundi qu'il restait beaucoup de chemin à parcourir. "Un travail vraiment intensif" reste à faire avec la Grèce, avait alors souligné la chancelière allemande Angela Merkel. Les discussions s'étaient poursuivies entre experts mardi à Bruxelles, où certains négociateurs grecs sont restés après les réunions de lundi.
Si la partie grecque accepte le principe d'un budget en excédent primaire (le solde du budget hors charge de la dette) de 1% cette année et 2% l'an prochain, qui a longtemps été l'un des points d'achoppement des discussions, elle bloque sur la répartition des différents taux de TVA et la réforme des retraites.
Si un accord est trouvé dans les 48 heures, ce sera la conclusion de négociations "au forceps" de plus de cinq mois et d'une série de réunions en urgence, présentées à chaque fois comme celles de la dernière chance.
Mais il faudra encore qu'Alexis Tsipras le fasse approuver par son Parlement, ce qui pourrait s'avérer très délicat. Et d'autres Parlements, dont le Bundestag allemand, devront se prononcer dans les jours qui suivent. Là encore, la partie n'est pas gagnée d'avance.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte