Génocide arménien : Hollande appelle la Turquie à faire plus
François Hollande estime que la Turquie avait prononcé des "mots importants" sur le génocide arménien mais que "d'autres sont encore attendus".

L'Arménie commémore ce vendredi 24 avril le centenaire du génocide de 1915 perpétré par les Turcs ottomans. Présent à Erevan pour cet événement, François Hollande a déclaré, après avoir déposé une gerbe de fleurs au Mémorial, "s'incliner devant la mémoire des victimes" et a assuré à ses "amis arméniens que nous n'oublierons jamais les tragédies que votre peuple a traversées".
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été massacrés entre 1915 et 1917, les dernières années de l'empire ottoman. Une vingtaine de pays, dont la France et la Russie, Vladimir Poutine ayant également fait le déplacement dans la capitale arménienne, ont reconnu qu'il s'agissait d'un génocide. Ce qui n'est pas le cas de la Turquie.
La Turquie appelée à reconnaître le génocide
Une attitude qui jette un froid entre les deux pays. Pour preuve Ankara a rappelé jeudi son ambassadeur en Autriche pour protester contre la reconnaissance symbolique par le Parlement viennois du génocide, sur laquelle le président français est revenu ce vendredi. François Hollande a estimé qu'il y a eu "en Turquie des mots, et des mots importants, qui ont déjà été prononcés mais d'autres sont encore attendus pour que le partage du chagrin puisse devenir le partage d'un destin".
En avril 2014, le président turc Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait fait un geste inattendu,présentant les condoléances de son pays "aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915". Mais l'Arménie avait rejeté ces condoléances, réclamant reconnaissance du génocide et un "repentir".
Poutine fait allusion à l'Ukraine
Le président russe a succédé à François Hollande à la tribune, rappelant que "rien, pour la Russie, ne peut justifier des massacres de masse". "La communauté internationale doit tout faire pour que les peuples ne connaissent par les horreurs de la xénophobie, de l'hostilité religieuse, du nationalisme agressif", a précisé le président russe dans une allusion voilée au conflit ukrainien, alors que Moscou accuse régulièrement Kiev de menacer les russophones vivant sur le territoire ukrainien. Les présidents russe et français doivent par ailleurs se rencontrer à 14h, heure de Paris à Erevan, pour évoquer les relations bilatérales et la crise ukrainienne.
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