Au moins 39 personnes ont été tuées dans l'effondrement d'un viaduc à Gênes, mardi 14 août. Depuis le drame, de nombreuses voix s'élèvent dans le pays pour dénoncer l'état déplorable dans lequel se trouvait l'infrastructure. Alors que le gouvernement italien a annoncé vouloir révoquer la concession de la société gérant l'autoroute où se trouve le viaduc, celle-ci s'est défendue.
Pourtant, des riverains du viaduc qui habitaient à 30 mètres de là ont témoigné dans les colonnes du Parisien. "Dire que ce que nous avons vécu est un choc est en dessous de la réalité. Mais ce n’est pas du tout une surprise. Comme cela a été dit, cet accident n’en est pas un. C’est la chronique d’une tragédie annoncée", déplorent Gavino Delogu et Wendy Correa.
"Ces dernières années, nous avions pris conscience que les travaux menés sur le pont ne servaient pas à grand-chose. Régulièrement, des morceaux se décrochaient puis tombaient sur les habitations ou les voitures. Il y avait de tout : des boulons, des blocs de béton ou de la peinture", racontent-ils, assurant avoir signalé la situation.
Personne ne nous a jamais entendus ni considérés.
Gavino Delogu et Wendy Correa
"Avec le comité des habitants du quartier, nous avions alerté tout le monde. Tout avait été dit. À cause des travaux, nous dormions fenêtres fermées. Des manifestations avaient même été organisées, mais rien ne bougeait. Personne ne nous a jamais entendus ni considérés. À quoi tout cela a-t-il servi ? À rien. Et aujourd’hui, on compte tous ces morts, et plus de 600 personnes qui n’ont plus de toit", se désolent-ils.
Le drame à Gênes a fait au moins 39 morts et 16 blessés, dont 9 dans un état grave. Un bilan provisoire qui pourrait s'alourdir puisque certaines personnes sont encore portées disparues. Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a annoncé que l'état d'urgence était décrété pour 12 mois dans la ville de Ligurie.