Gaza : Washington demande à "voir le plan" d'Israël avant son opération à Rafah

Une nouvelle dynamique semble s'installer entre Washington et Israël. Le Premier ministre de l'État hébreu, Benjamin Netanyahu, a donné vendredi donner son feu vert aux "plans d'action" de l'armée pour une intervention à Rafah, au sud de Gaza, où sont réfugiés un million et demi de Palestiniens. Une opération avait été annoncée, mais seulement après le départ des civils. La Maison Blanche a exigé dans la foulée l'autorisation de "voir ces plans d'action", selon les mots de John Kirby, du Conseil de sécurité des États-Unis. 

Ce dernier a justifié la requête par la priorité donnée à la protection des civils gazaouis : "Nous ne soutiendrons pas un plan qui ne prenne pas en compte le million et demi de Palestiniens", a-t-il déclaré. Une fermeté qui correspond au changement de ton opéré par le pouvoir américain depuis la dénonciation explicite des milliers de morts dans l'enclave par Joe Biden. 

Le fossé se creuse un peu plus entre les Américains et la politique de Benjamin Netanyahu. Dans la même journée ce vendredi, le président américain a aussi salué le "bon discours" prononcé la veille par le chef des sénateurs démocrates, très critique envers le Premier ministre israélien. Ce dernier avait estimé que "le Premier ministre Netanyahu (s'était) égaré, laissant sa survie politique passer avant l'intérêt supérieur d'Israël", avant de soutenir que son départ serait une bonne décision pour l'avenir d'Israël. Par ailleurs, les travaux exigés par Joe Biden pour la construction d'un port aidant à l'acheminement de l'aide dans l'enclave se poursuivent.