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Gaza : le quotidien très difficile des femmes enceintes et des réfugiés dans les camps de déplacés

REPORTAGE - À Gaza, près de 2 millions de personnes sont déplacées. Ces dernières semaines, elles affluent à Rafah, ville à l'extrême sud de Gaza. C'est dans ce contexte de déplacement et de guerre que 180 femmes accouchent chaque jour dans des conditions que Médecins Sans Frontières qualifie de "terrifiantes".

Un camp de réfugiés dans le sud de la bande de Gaza.
Crédit : MOHAMMED ABED / AFP
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00:10:48
Emilie Baujard
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La majorité des maternités a fermé et les hôpitaux ou les centres de soins qui fonctionnent encore sont débordés. Pascale Coissard de Médecins Sans Frontières est actuellement à Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Elle coordonne les activités de santé maternelle à l'hôpital émirati.

"J'ai rencontré des femmes qui ont accouché dans leurs tentes ou dans les latrines des camps, confie-t-elle à RTL. Si elles ont la chance d'accoucher dans un hôpital, il n'y a pas la place pour avoir les femmes en post-partum pendant très longtemps. Donc, la plupart des femmes accouchent et après une demi-heure ou une heure, elles sortent de l'hôpital et repartent dans leurs tentes. Les conditions du post-accouchement sont désastreuses". 

Sans eau potable en quantité suffisante, beaucoup de mères sont obligées de faire les biberons avec de l'eau sale. À tout cela s'ajoute les conditions de vie rudimentaire dans les camps de déplacés. Une toilette, une douche pour plus de 500 personnes. Les femmes et les jeunes filles vivent leurs règles comme une épreuve de plus.

Les femmes découpent des pièces de vêtements pour en faire de serviettes hygiéniques

Pascale Coissard de MSF

"Le manque d'eau entraine un manque d'hygiène. Jusqu'à il y a peu, on trouvait très peu de serviettes hygiéniques. Maintenant, on peut en voir un petit peu sur le marché mais elles sont extrêmement chères donc la plupart des femmes ne peuvent pas y avoir accès", explique Pascale Coissard. Les femmes découpent donc des pièces de vêtements pour en faire de serviettes hygiéniques, s'exposant à des risques d'infection car elles manquent d'eau pour les laver et se laver.

Les tentes sont une denrée rare

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Plus généralement, les conditions de vie dans ces camps de déplacés sont très dures. Il faut savoir qu'avant la guerre, la ville de Rafah comptait environ 250.000 habitants. Aujourd'hui, il y a un million et demi de déplacés. Les Gazaouis les plus chanceux logent chez des proches, dans des maisons occupées par plusieurs dizaines de personnes. Les autres se sont installés dans des tentes ou sous des bâches. En ce moment dans la Bande de Gaza, il fait froid, il pleut souvent. 

Bisan vient d'arriver à Rafah, c'est sa septième évacuation depuis le début de la guerre. La jeune femme a monté un abri de fortune, mais il prend l'eau. "Vous entendez, il pleut, dit-il. Et là, ce sont des gouttes de pluie à l'intérieur. Ça m'a réveillé, j'ai senti des gouttes d'eau sur ma tête pendant mon sommeil".

Les Gazaouis s'installent comme ils peuvent, où ils peuvent. Les tentes sont une denrée rare et leur prix explosent sur le marché noir : 600 euros. Inabordable pour la majorité des Gazaouis. Pareil pour les denrées alimentaires aussi dont les prix ont été multipliés en moyenne par 3 ou 5. 

Manque d'eau et de nourriture

Rami est journaliste, réfugié à Rafah : "Le sucre, c'était 3 ou 5 shekels le kilo (environ 1 euro), maintenant c'est 25 shekels (environ 6 euros). On ne trouve plus de sel. Le problème, c'est l'eau potable, on la payait 40 shekels (10 euros), là maintenant c'est 200 shekels (50 euros) pour remplir une citerne. Et l'essence, quand on en trouve, c'est 35 euros le litre !".

Manque d'eau, de nourriture, le froid, la promiscuité, les maladies se développent rapidement. Rami cherche depuis des jours des médicaments pour son fils Walid, 3 ans, et pour le bébé de 6 mois d'un de ses voisins.

"Il n'y pas de médicament dans les pharmacies, ni dans les hôpitaux ou le secteur privé. Il n'y a pas de médecin, il n'y a rien du tout", se désole Rami. Il y a quelques jours, l'UNICEF estimait que Gaza était l'endroit le plus dangereux au monde pour un enfant.

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