États-Unis : pourquoi Joe Biden a-t-il gracié son fils ?

Joe Biden a décidé de gracier son fils, à quelques semaines de la fin de son mandat. Cette décision suscite des interrogations. Annoncée le dimanche 1er décembre dans un communiqué, elle met fin aux poursuites judiciaires en cours et à venir contre Hunter Biden, qui faisait face à des accusations de possession illégale d'armes à feu et de fraude fiscale.

Si cette annonce interroge, c'est parce que Joe Biden avait assuré qu'il n'interférerait pas dans le processus judiciaire. À noter que la peine contre le fils du président américain doit survenir dans dix jours. L'ex-avocat avait menti sur un formulaire d'acquisition pour un revolver en 2018. Il était aussi visé par la justice californienne pour fraude fiscale, après avoir évité le paiement d'environ 1,4 million d'euros d'impôts. Accusation à laquelle le fils du Président des États-Unis a plaidé coupable le 5 septembre, risquant jusqu'à 25 ans de prison.

Le fils de Biden injustement ciblé ?

Joe Biden, qui avait assuré à plusieurs reprises qu'il ne gracierait pas son fils, a rappelé qu’il n’avait pas interféré dans les affaires judiciaires de ce dernier, malgré les accusations injustes dont il a été l’objet. "Les accusations dans ses affaires ont émergé seulement après que plusieurs de mes opposants politiques au Congrès en ont été les instigateurs pour m’attaquer et s’opposer à mon élection. En essayant de briser Hunter, ils ont essayé de me briser, et il n’y a pas de raison de croire que cela s’arrêtera là."

Dans un communiqué, le Président américain a justifié sa décision en affirmant que "aucune personne raisonnable qui examine les faits dans les affaires concernant Hunter ne peut aboutir à une autre conclusion que celle-ci : Hunter a été pointé du doigt uniquement parce qu'il s'agit de mon fils". En ajoutant qu'il "croit au système judiciaire, mais je crois aussi qu'une forme grossière de la politique a infecté ce processus et que cela a conduit à une erreur judiciaire." 

Ce point de vue a suscité la critique immédiate de Donald Trump, qui a réagi sur son réseau Truth Social : "La grâce accordée par Joe Biden à Hunter inclut-elle les otages (du 6 janvier), qui sont emprisonnés depuis des années ? Quels abus et quelle erreur judiciaire !"

Hunter Biden a quant à lui exprimé sa volonté de consacrer sa vie à aider ceux qui souffrent, soulignant que les accusations à son encontre étaient motivées par des considérations politiques. Le cas de Hunter a été un point sensible pour la famille Biden, particulièrement en période électorale, où les Républicains ont accusé le président d'accorder un traitement de faveur à son fils.

Cette décision alimente les interrogations sur l’indépendance de la justice américaine. Par ailleurs, ce geste intervient alors que Donald Trump a annoncé des nominations de personnalités proches de son mouvement pour occuper des postes clés, et qu'il a promis de gracier toutes les personnes condamnées pour l’attaque du Capitole.