Ce lundi 2 septembre est férié aux États-Unis, c’est le "Labor Day", la fête du Travail. L’occasion de parler emploi outre-Atlantique, à l'heure où les analystes craignent une récession. À première vue, tout va très
bien, le président Trump a de bonnes raisons de fanfaronner régulièrement sur
Twitter, en écrivant en majuscules "JOBS, JOBS, JOBS", "des emplois, des emplois, des emplois". Quand
il est arrivé au pouvoir, l’économie était déjà au plein-emploi, le chômage un
peu au-dessus de 4%, il est maintenant à 3,7 %, au plus bas depuis un demi-siècle.
L’inversion de la courbe du chômage après la crise financière date du début de l’année 2010, ça fait bientôt dix ans que le chômage baisse tous les mois aux États-Unis. Les salaires augmentent, les entreprises ont du mal à recruter, des collectivités locales débloquent des subventions pour faire revenir des habitants qui étaient partis avec la crise chercher du travail ailleurs. J’avais été frappé il y a quelques mois, dans une petite ville industrielle de l’Indiana fortement touchée par la crise en 2008, de voir partout des publicités d’entreprises qui cherchent désespérément des employés.
Pourtant, tout n'est pas au beau fixe pour l'emploi en Amérique. Le ministère du Travail vient de réviser à la baisse le nombre de créations d’emplois sur un an, qui avait été surévalué. L’économie américaine a créé un demi-million d’emplois de moins que ce qui avait été calculé. Quand on regarde le détail, on voit que le nombre d’emplois baisse dans les loisirs, le commerce, bref deux secteurs qui dépendent de la consommation, le moteur de l’économie américaine. D’autres chiffres récents montrent que le secteur industriel se contracte pour la première fois depuis 10 ans. Et puis, même avec le plein-emploi, même si les entreprises peinent à recruter, il y a encore des millions d’Américains à temps partiel subi. Ce qui signifie qu’ils doivent cumuler deux, parfois trois emplois pour s’en sortir. Ça reste très fréquent.
L'évolution de la courbe du chômage va être un facteur important pour la présidentielle l'an prochain, mais pas totalement décisif. Aucun président ces dernières décennies n’a été réélu quand le chômage augmentait. Évidemment, si l’Amérique entre en récession à cause de la guerre commerciale qu’il a engagée avec la Chine, la situation du président Trump sera bien plus difficile que s’il maintient l’économie au plein-emploi. Mais on constate déjà que le chômage est reparti à la hausse dans plusieurs États qui ont voté Trump en 2016.
Même si l’emploi global reste au niveau actuel, le président va devoir expliquer pourquoi autant d’Américains doivent cumuler plusieurs emplois, alors qu’il prétend avoir créé la meilleure économie de l’histoire américaine. Car il ne faut pas oublier que l’une des principales raisons de sa victoire en 2016, c’est qu’il a su parler aux oubliés de la croissance, à tous ceux qui n’avaient pas un bon emploi qui permet de faire vivre leur famille alors que le président Obama se vantait d’avoir ramené l’Amérique au plein-emploi. Ce qu’il dénonçait à l’époque est toujours vrai aujourd’hui.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte