"Nous n'avons pas encore la date, mais le gouvernement va le faire". Le nouveau premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, l’a assuré lundi 18 juin dans sa première interview depuis sa prise de fonction le 2 juin : son gouvernement est décidé à retirer les restes de l’ancien dictateur espagnol, Franco, de son mausolée à 50 kilomètres de Madrid.
"L'Espagne ne peut pas se permettre des symboles qui divisent les Espagnols", a poursuivi le chef du gouvernement, estimant que ce qui serait inimaginable en Allemagne et en Italie, "qui ont aussi connu des dictatures fascistes" devait l'être aussi en Espagne.
Déjà en 2017, le parti socialiste PSOE, dont est issu le premier ministre et qui était alors dans l’opposition, avait demandé dans une résolution l'exhumation des restes du dictateur. Pedro Sanchez avait alors prononcé un discours dans un lieu symbolique, près de Valence, où plus de 2.000 républicains auraient été fusillés.
La construction de ce mausolée a été demandée par Franco en 1941, à la suite de la sanglante guerre civile qui a secoué l’Espagne entre 1936 et 1939. Alors que le bâtiment a été en partie construit par des prisonniers républicains contraints au travail forcé, le dictateur avait demandé le transfert des restes de plus de 33.000 victimes (nationalistes et républicaines) de la guerre civile, au nom d’une prétendue “réconciliation nationale”. Les restes du dictateur y ont été placés à sa mort en 1975.
En 2016, des familles de victimes de la guerre d'Espagne dont les aïeux reposaient dans le mausolée controversé de Franco avait demandé le retraits de ces restes "afin de leur donner une sépulture digne".
Le nom du mausolée, “Valle de Los Caidos” ("Vallée de ceux qui sont tombés"), est donc controversé. Pedro Sanchez veut ainsi le transformer en "mémorial des victimes du fascisme". L'objectif est de convertir le mausolée "en lieu de réconciliation (...) et non d'apologie de la dictature", a souligné Oscar Puente, porte-parole du Parti socialiste (PSOE).
Dans "The Spanish Holocaust", l'historien britannique Paul Preston évalue à 200.000 les morts au combat, et avance le même chiffre pour les assassinats et les exécutions, dont 150.000 victimes des franquistes.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte