Le 26 décembre 2004, ce jour-là un séisme de magnitude 9,3, le plus important de la planète depuis 1960, se produit au large de l'île indonésienne de Sumatra, provoquant des vagues dévastatrices sur les côtes de pays d'Asie parmi lesquels le Sri Lanka et la Thaïlande, et jusqu'en Afrique. La ville de Banda Aceh en Indonésie reste la plus touchée par ce drame avec plus de 130.000 morts et disparus.
Depuis dix ans, à quoi ressemble la ville martyre aujourd'hui ? Mis à part quelques vestiges soigneusement préservés pour le tourisme, rien ne rappelle que c'est ici que les vagues du tsunami ont été les plus fortes et qu'elles ont tout emporté.
Aujourd'hui, les routes sont impeccables. Les maisons ont la façade légèrement polie par les années, les bâtiments publics et les écoles ont été reconstruits en un temps record pour une catastrophe naturelle de cette ampleur.
Bushari a été le gouverneur de la province autour de Banda Aceh. Il reste aujourd'hui, bouche bée devant la rapidité de la reconstruction.
Le tsunami a été une catastrophe, mais ce malheur nous a aussi permis de transformer notre ville
Bushari, le gouverneur de la province autour de Banda Aceh
"Ici avant le tsunami, il n'y avait pas de routes et presque pas de maisons. Aujourd'hui, tout le monde a une maison, les routes ont été construites, ainsi que des hôtels. Bien sûr, le tsunami a été une catastrophe, mais ce malheur nous a aussi permis de transformer notre ville", explique-t-il. Symbole de ce redressement, Banda Aceh essaye même de faire du tsunami un atout pour attirer des touristes.
Comment les Indonésiens ont-ils réussi cette reconstruction éclair ? C'est d'abord grâce à la force de frappe des associations humanitaires. Dès les premières heures du tsunami, elles ont récolté des dons colossaux : plus de 11 milliards d'euros pour les pays touchés dont l'Indonésie, la Thaïlande et le Sri Lanka. Mimi Evora est la directrice de l'ONG Plan International en Indonésie. Elle a vu sur les terrains les effets de ces dons.
"Le soutien des associations humanitaires a été décisif. Cela nous a permis de reconstruire des écoles, des crèches ou des maisons. Tout l'argent a été utilisé pour reconstruire le pays en un temps record", estime-t-elle.
Il y a d'autres endroits dans le monde qui ont reçu beaucoup d'aide financière et pourtant ça n'a pas été aussi rapide qu'en Indonésie ou en Thaïlande. Cela s'explique surtout par l'autre grande force des Indonésiens : une sorte de dictature de l'optimisme. Le directeur de l'école primaire de Lamga à quelques kilomètres de Banda Aceh en est un exemple. Comme partout dans la ville, l'établissement a été balayé par la vague du tsunami. Le directeur Yuli a perdu deux de ses enfants dans la catastrophe. L'un d'eux était dans ses bras quand la vague a frappé. Comme tout ce peuple, très vite après le drame, il a trouvé la force de repartir de l'avant.
Je suis un enseignant. Je dois me battre pour mes écoliers et leur avenir
Yuli, directeur d'école
"Dans les jours qui ont suivi, j'étais comme un robot. On me parlait, mais je n'entendais rien. Deux semaines après, je me suis réveillé en me disant 'je suis un enseignant. Je dois me battre pour mes écoliers et leur avenir'", confie-t-il.
Qu'en est-il de la reconstruction psychologique des victimes ? Cela reste un traumatisme fort partout dans Banda Aceh. Beaucoup d'enfants ont mis des années à reparler, terrés dans leur silence, leurs traumatismes et les images des corps flottants dans l'eau de mer. Yussan a fait partie de ces enfants brisés, il revit aujourd'hui grâce au travail de ses institutrices. "Après le tsunami, les professeurs nous ont souvent réuni pour que l'on parle de la catastrophe. Ils nous ont fait faire des dessins pour que l'on parle de ce que l'on a vécu", explique-t-il.
Pour beaucoup, la reconstruction s'est faite dans la foi, dans l'Islam. La charia, la loi islamique en vigueur depuis 2001 s'est renforcée. Alors, il n'y a ni burqa, ni lapidation, mais une grande ferveur et une grande émotion se dégagent lors des heures de prières dans la grande mosquée Baituramna de Banda Aceh. Comme un signe pour tous les Indonésiens, c'est le seul bâtiment qui est resté debout face aux vagues de 10 mètres du tsunami.
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