ÉDITO - Affiche du Christ pour la Semaine sainte à Séville : Alba Ventura défend un choix "assez moderne"

Jésus-Christ trop efféminé ? C'est la polémique qui agite l'Espagne en ce moment. Dans le pays, il y a deux sujets de discorde actuellement : l'amnistie pour les séparatistes catalans et l'affiche de Jésus pour les festivités de la Semaine sainte, qui s'ouvrira fin mars à Séville. Affiche qui a été dévoilée samedi par les confréries sévillanes qui organisent les processions de la Semaine sainte.

Affiche qui a déclenché la colère des ultraconservateurs et autres organisations catholiques qui la juge offensante et dénonce un Christ sexualisé, efféminé, maniéré. N'en jetez plus ! Alors évidemment, la politique s'en est mêlée. Le parti d'extrême droite Vox juge cette affiche provocante, tandis que le PS espagnol estime que ces attaques sont homophobes et haineuses.

Ce Christ sur fond rouge, moi je le trouve esthète et raffiné. Bon, il est dénudé, mais comme l'est souvent le Christ. Alors d'accord, il ne s'agit pas d'un Jésus sur la croix, le regard agonisant, mais c'est un Jésus destiné à des festivités. C'est assez moderne. Et puis c'est surtout, c'est le style de l'artiste, Salustiano García, qui s'est inspiré de son fils.

Salustiano García est connu dans le monde entier, il expose partout et c'est l'un des artistes préférés du dalaï-lama et de Barbra Streisand. Cela ne veut pas dire que ça doit plaire à tout le monde, mais de là à en faire un blasphème... Surtout qu'au fond, ce Christ c'est tellement l'Espagne, ce pays traversé par la tradition et la provocation, entre le puritanisme à la Franco et la Movida à la Almodóvar.