Droits de douanes : "Un accord qui apporte de la stabilité, mais reste déséquilibré", affirme le ministre de l'Industrie sur RTL

Un point d'entente a finalement été trouvé entre les États-Unis et l'Europe. Donald Trump et Ursula von der Leyen ont annoncé cet accord commercial à l'issue d'une ultime discussion en Écosse, ce dimanche 27 juillet. Il prévoit des droits de douane de 15% sur les exportations européennes, tandis que l'UE s'engage à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie - visant notamment à remplacer le gaz russe - et à 600 milliards d'investissements supplémentaires aux États-Unis d'autre part.

Les deux puissances ont aussi décidé de lever réciproquement leurs droits de douane sur certains produits stratégiques, dont les équipements aéronautiques, a ensuite précisé Ursula von der Leyen devant la presse. Au lendemain de cette annonce, le ministre chargé de l'Industrie, Marc Ferracci, considère sur RTL qu'il s'agit d'un "accord qui a le mérite d'apporter de la stabilité à nos entreprises et nos industriels", mais "qui reste déséquilibré parce que 15% de droits de douane vont être imposés à un très grand nombre de produits". 

"Certaines filières importantes pour l'industrie européenne, comme l'aéronautique, comme les spiritueux, devraient être exemptées, estime-t-il. Nous aurons les détails de cet accord dans la journée. Ensuite, une négociation technique aura lieu dans les prochaines semaines"."

"Cet accord est déséquilibré et doit nous inciter à continuer à travailler au rééquilibrage commercial entre l'Europe et les États-Unis, assure-t-il. Le soulagement, c'est la sortie de l'incertitude que permet cet accord, mais ce n'est pas la fin de l'histoire". 

Selon le ministre de l'Industrie, beaucoup de chemin reste à faire pour l'Europe et pour la France. "Dans ce contexte, une fois que cet accord a été conclu et qu'il sera peut-être adopté dans les prochaines semaines, l'Europe a besoin d'accélérer sur sa stratégie de compétitivité, affirme-t-il. Ça veut dire très concrètement imposer une préférence européenne dans les marchés publics, mieux nous protéger contre la concurrence déloyale dans des filières comme la sidérurgie, comme la chimie, qui aujourd'hui souffrent d'être face à des productions venant notamment de Chine qui sont massivement subventionnées. Là-dessus, l'Europe doit aller plus vite et plus fort. C'est l'enseignement que je tire de cet accord".