Don de sperme : une banque danoise fixe un seuil de QI minimum pour les donneurs

C'est un critère inhabituel. La banque de sperme danoise Donor Network a annoncé qu'elle exige à présent que tous les donneurs aient un QI minimum de 85, entraînant la perte de 18% des donneurs, révèle le média danois DR. Cette décision, qui a entraîné la perte de 18% des donneurs, s'ajoute aux exigences déjà en place, telles que l'examen médical, l'entretien, les analyses génétiques et l'évaluation psychologique.

Selon Donor Network, il ne s'agit pas "d'un projet élitiste", mais d'une mesure visant à garantir certaines normes. "Je pense simplement qu'il n'est pas éthique de vendre quelque chose dont je ne peux pas garantir la qualité", répond à DR le directeur de banque de sperme Jakob Schöllhammer Knudsen. 

Corrélation entre QI et réussite ?

Selon l'entreprise, le risque d'avoir un enfant peu doué avec un donneur au QI faible est "beaucoup plus élevé". Dans les métiers à responsabilités et bien rémunérés, les statistiques montrent une surreprésentation des personnes ayant un QI élevé. Donor Network établit donc une corrélation entre le QI, le niveau d'instruction, les revenus et le niveau de vie.

"Le QI est un mélange d'hérédité et d'environnement, et on estime que l'hérédité représente 50 à 80% de son détermination. Si l'hérédité est de 50%, cela signifie qu'elle explique 25% de la variabilité statistique. Cela signifie qu'il y a également beaucoup de place pour l'héritage social", estime Jakob Schöllhammer Knudsen.

La banque évoque aussi une demande des futurs parents qui souhaite examiner des profils de plus en plus détaillés, qui peuvent parfois compter jusqu'à "30 pages". Par ailleurs, la banque a aussi décidé d'exclure les profils de donneurs ayant un casier judiciaire. 

Une controverse éthique

Le Danemark se distingue comme l'un des principaux pays exportateurs de sperme. Une grande partie des dons de Donor Network est destinée à l'étranger. Selon son directeur, Donor Network est désormais la seule banque de sperme au monde à imposer de tels critères de sélection. Certains spécialistes en éthique médicale émettent quelques réserves sur ce nouveau critère. 

Selon la professeure Daniela Cutas, interrogée par le média DR, un haut QI ne garantit pas une vie réussie ou plus simple. "L'hypothèse selon laquelle un QI élevé est la garantie de quelque chose de positif et celle selon laquelle un casier judiciaire est génétiquement déterminé sont toutes deux problématiques", assure-t-elle. 

Elle redoute que cette sélection génère chez les parents des attentes difficiles à satisfaire pour l'enfant, ajoutant ainsi une pression supplémentaire sur ce dernier, tout en créant un faux sentiment de contrôle pour les parents.

En France, dans le cadre d'un don de sperme, le receveur ne choisit pas librement les critères du donneur, mais il se voit fournir des informations telles que l'âge, le groupe sanguin, les caractéristiques physiques du donneur, ainsi que son état de santé au moment du don. 

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