Désinformation : des outils d'intelligence artificielle "trompés" par des campagnes pro-russes visant la France

Depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons pris l'habitude des campagnes de désinformation russes sur les réseaux sociaux. Mais ce que vient de mettre au jour une start-up américaine est sans précédent en France. Entre décembre 2024 et mars 2025, cinq informations visant à discréditer les autorités françaises ont été publiées sur les réseaux sociaux.

L'une d'entre elles, créée à base d'intelligence artificielle, visait notamment à discréditer Brigitte Macron. "Quand j'avais 12 ans, j'étais une victime de harcèlement sexuel", raconte le protagoniste de la vidéo: "J'avais fait mes études au collège Lucie Berger à l'époque où l'épouse actuelle du président français Brigitte Macron enseignait". Cette production est censée montrer un ancien élève de la Première dame, l'accusant d'avoir abusé de lui à l'âge de 12 ans.

"Ce qui est intéressant dans cette information, c'est qu'elle mêle le vrai et le faux", commente Natalie Huet, analyste chez NewsGuard, une start-up qui traque les faux contenus en ligne. Elle s'explique : "La vidéo usurpe l'identité de quelqu'un qui existe réellement, qui a bien été élève de Brigitte Macron mais qui n'a jamais tourné cette vidéo, et dont le visage ni même la voix ne sont celles de l'homme présenté dans la vidéo."

La méthode utilisée ne fait alors aucun doute sur l'origine de cette campagne de désinformation. Ces fausses informations relayées sur des sites internet pro-russes trompent les intelligences artificielles comme ChatGPT, Le Chat, Grok ou Meta qui ne sont pas capables de repérer ces faux contenus mais qui aident, malgré cela, à leur propagation.