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Attentat en Côte d'Ivoire : ce que l'on sait de la fusillade dans la station balnéaire de Grand Bassam

ÉCLAIRAGE - Une fusillade dans la station balnéaire de Grand Bassam, fréquentée par des Occidentaux, a fait au moins 16 morts.

Plusieurs assaillants ont ouvert le feu à la kalachnikov dans une station balnéaire en Côte d'Ivoire, faisant plusieurs victimes
Plusieurs assaillants ont ouvert le feu à la kalachnikov dans une station balnéaire en Côte d'Ivoire, faisant plusieurs victimes
Crédit : SIA-KAMBOU / AFP
Claire Gaveau & AFP

Des assaillants lourdement armés, qualifiés de "terroristes" par le gouvernement ivoirien, ont attaqué dimanche 13 mars aux alentours de 13 heures la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam, à l'est d'Abidjan. Selon le ministère ivoirien de l’Intérieur, six terroristes ont été "neutralisés" alors que deux seraient toujours en fuite, mais encerclés par les forces spéciales, déployées dans cette zone. Selon un bilan provisoire dévoilé par le président Alassane Outtara, 16 personnes auraient trouvé la mort dans cette attaque terroriste.
Selon les premiers témoignages recueillis, des assaillants "puissamment armés" ont pris d'assaut l'hôtel L'Étoile du sud, l'un des établissements attaqués. "On était sur la plage, on a entendu des coups de feu et on a vu des gens fuir, on a compris que c'était une attaque", raconte un témoin, relayé par le site francetvinfo. Une attaque, dans une station balnéaire prisée par les touristes, qui rappelle très fortement l'attentat perpétré à Sousse en Tunisie le 26 juin 2015. 38 personnes avaient péri sous les balles des terroristes de l'État islamique. 

Quel est le bilan de cet attentat ?

Pour l'heure, le premier bilan, détaillé par les militaires et les témoins, fait état d'au moins 16 morts. Un bilan provisoire dans lequel on retrouve 14 civils mais aussi deux militaires. Ce bilan a été dressé par le président ivoirien Alassane Ouattara. "Le bilan est lourd, les terroristes ont réussi à tuer quatorze civils et nous avons perdu deux membres des forces spéciales", a déclaré le président qui s'est rendu sur les lieux. Plus tôt dans la journée, un photographe de l'AFP avait indiqué avoir vu de son côté sept corps sur la plage et un autre dans l'hôtel Étoile du Sud, un des établissements attaqués.

François Hollande a pris la parole pour dénoncer un "lâche attentat" dans cette station balnéaire fréquentée par de nombreux Occidentaux. Quatre Européens, dont un Français, auraient par ailleurs été tués dans cette attaque. Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve se rendront à Abidjan mardi prochain. L'entourage du ministre des Affaires étrangères a indiqué qu'il ferait ce voyage avec son collègue de l'Intérieur pour "témoigner de leur solidarité avec les autorités et le peuple ivoirien et assurer de leur soutien la communauté française sur place".

Qui a revendiqué l'attaque terroriste ?

C'est la première fois que le pays est la cible d'une attaque contre une zone touristique, alors que le secteur se remet lentement de dix ans de crise socio-politique. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), directement visé par l'armée française au Sahel, a revendiqué dimanche soir l'attaque contre la station balnéaire de Grand-Bassam. La France mobilise 3.000 hommes sur cinq pays du Sahel (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger, Burkina Faso) pour lutter contre les groupes jihadistes qui se jouent des frontières (opération Barkhane). 
Bamako (20 morts dont 14 étrangers le 20 novembre 2015) et Ouagadougou (20 morts le 15 janvier 2016) ont été récemment visés par des attaques dans des hôtels et restaurants fréquentés par des étrangers. 

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La Côte d'Ivoire, frontalière du Mali, avait en revanche jusqu'ici été épargnée par ce type d'attentats. Elle participe à la force de l'ONU déployée au Mali pour rétablir la stabilité dans le pays après l'intervention française Serval en 2013 et le reflux des jihadistes du nord du pays. Près de 600 militaires français sont stationnés en Côte d'Ivoire. Ils peuvent être projetés dans la région en cas de crise et apportent un soutien logistique à Barkhane. Ils sont aussi chargés de former et d'accompagner la restructuration de l'armée ivoirienne selon le nouveau partenariat de défense signé en 2012 entre les deux pays. 

Combien d'assaillants étaient présents ?

Certains flous persistent encore autour de cette attaque meurtrière. Le nombre exact d'assaillants est incertain alors que "les forces de sécurité ivoiriennes sont intervenues immédiatement et ont pu neutraliser six terroristes". Certaines sources présentes sur place évoquent aussi la présence de deux jihadistes toujours en fuite.

Dans les colonnes du Monde, un responsable militaire présent sur place, a déclaré que les "assaillants étaient jeunes et exigeaient que leur victimes crient "Allah Akbar" avant de les abattre". L'attentat a d'ores et déjà été revendiqué par Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) via son agence Al Adalous. C'est ce qu'a relayé sur Twitter, David Thomson, un journaliste spécialisé dans les questions terroristes.

Où cela s'est-il passé ?

Ville historique et ancienne capitale de la Côte d'Ivoire sur la côte du Golfe de Guinée, Grand-Bassam abrite plusieurs hôtels fréquentés par une clientèle d'expatriés. Plusieurs centaines de gens attendaient à l'entrée du quartier France, qui marque l'entrée de la vieille ville, séparée de la partie moderne par un pont. Une dizaine d'ambulances étaient également stationnées.

Au total, trois hôtels ont été attaqué par des hommes armés dans cette zone touristique prisée des Occidentaux et des Ivoiriens, a indiqué le ministre ivoirien de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, dans un communiqué lu à la télévision nationale. En première ligne ? L'Étoile du sud, un grand hôtel où se rendent de nombreux expatriés en cette période de canicule.

Comment prendre des nouvelles de ses proches ?

La France, qui compte près de 18.000 expatriés en Côte d'Ivoire, a mis en place deux cellules de crise à Paris et à Abidjan afin de permettre aux familles d'expatriés de prendre des nouvelles de leurs proches. À Abidjan, l'Ambassade de France a ouvert une cellule de crise qui peut être jointe au 00.225.20.20.05.44.
Sur Twitter, Romain Nadal, porte-parole du ministère des Affaires Étrangères, a également annoncé que "le Centre de crise et de soutien a ouvert une cellule de crise et mis en place un numéro d'urgence : 01.43.17.56.46. Après avoir dit sa "solidarité" à la Côte d'Ivoire lors d'une allocution télévisée, Jean-Marc Ayrault a assuré dans un communiqué que "tout est mis en oeuvre pour identifier les victimes et leur nationalité".

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