Cette fois, la croissance économique mondiale s'enrhume
ÉDITO - Dix ans après la crise financière, on pensait avoir tourné la page. Pas si sûr, selon l'OCDE : de nouveaux risques pointent le nez. Faut-il s'inquiéter ? L'analyse du journaliste économique Christian Menanteau.

Ce qui est sûr, c'est qu'on ne baigne plus dans un optimisme béat. Derrière la vague qui nous a portés en 2017, trois failles émergent. La première, c'est la guerre commerciale que vient d'ouvrir Donald Trump. Voilà un président américain qui ne tire pas avec des balles de précision, mais avec de bonnes grosses cartouches de plomb. Ce qui arrose tout le monde. À commencer par ses électeurs.
Regardez cet exemple : le prix d'un lave-linge vient d'augmenter de 20% entre mai et juillet aux États-Unis. Quand les prix s'affolent, les consommateurs ferment le portefeuille et le cycle qui grippe la machine se met en route.
La deuxième faille, c'est le yo-yo à haute altitude des prix du pétrole. C'est bon pour la compétitivité des énergies renouvelables, mais ça atteint vraiment violemment le pouvoir d'achat.
Enfin, il y a l'extravagante envolée de l'endettement mondial qui fragilise sérieusement un système financier international qui n'a pas encore digéré ses folies récentes. Il va falloir être extrêmement avisé pour ne pas faire de faux pas critiques.
Baisse des prévisions de croissance
L'OCDE prévoit pour la zone euro une croissance qui, sans mettre le genou à terre, n'aura pas beaucoup de punch. Pour la France, elle envisage un recul assez marqué : au mieux 1,6% de croissance cette année, et rien de très flamboyant pour 2019.
Ce n'est pas franchement une surprise. Les misères que nous fait Trump - il nous interdit d'aller commercer en Iran, nous boycottons la Russie - nous coupent de deux marchés importants. Et il y a évidemment les conséquences d'un Brexit dont la facture, quoi qu'on en dise, sera très lourde
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La note du jour
13/20 à la première éolienne flottante posée au large du Croisic. Elle officiellement connectée au réseau et peut alimenter une ville de 5.000 habitants.