Canada : comment Donald Trump a changé le cours des élections fédérales

Le fauteuil est sur le point de lui filer entre les doigts. Pierre Poilievre, chef de file des conservateurs et candidat aux élections fédérales pour devenir premier ministre du Canada, était l'un des favoris pour prendre la place de Justin Trudeau. 

Au début du mois de janvier, il était donné en tête des sondages avec près de 47% d'intentions de vote. Après 10 ans de politique libérale et la démission du premier ministre, le Parti conservateur était en bonne marche pour provoquer l'alternance et remporter les élections. 

C'est sans compter Donald Trump et sa guerre des tarifs. En plus d'imposer 25% de droits de douane sur une majorité de produits canadiens, le président américain a plusieurs fois répété vouloir intégrer le Canada aux États-Unis. De quoi déclencher une vague patriotique dans le pays du sirop d'érable. 

Un mini-Trump en chute dans les sondages

Anti-immigration, climatosceptique, et "anti-woke", Pierre Poilievre a souvent été qualifié de "mini-Trump", une comparaison dont il souffre à présent. Dans les sondages, le Parti conservateur ne cumule plus que 38% des intentions de vote contre 43% pour les libéraux et leur chef Mark Carney, selon les estimations de Qc125 Canada.

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Malgré ces récentes prises de position anti-Trump, le conservateur ne semble pas convaincre au-delà de son électorat. Pour rectifier le cap, il multiplie ces derniers jours les appels du pied aux retraités et aux actifs de plus de 55 ans. Une stratégie qui n'a pas encore eu d'effets sur les sondages et dont beaucoup doutent qu'elle soit suffisamment efficace pour rattraper ses cinq points de retard. 

Mark Carney, un profil rassurant ?

Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada durant la crise financière de 2008, suscite la confiance d'une grande partie de l'électorat, pour qui la priorité principale reste la guerre commerciale avec les États-Unis. "J'ai beaucoup d'expérience en matière de gestion de crises", a-t-il répété plusieurs fois. 

De nature calme et pragmatique, il a fait preuve pendant les premières semaines de son mandat (suite à la démission de Justin Trudeau, ndlr) de méthode et de fermeté face aux menaces de Donald Trump. Au grand dam de son opposant, il regagne peu à peu l'adhésion des indécis.