Malgré les appels internationaux, la justice cambodgienne a refusé ce mardi 11 février la libération sous caution de 21 militants arrêtés lors de la répression sanglante d'une grève d'ouvriers du textile le mois dernier. Cette affaire a soulevé les inquiétudes des défenseurs des droits de l'Homme, alors que les autorités ont récemmentdispersé par la forceplusieurs manifestations défiant le Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis près de 30 ans.
L'homme fort du Cambodge fait face à une fronde grandissante de l'opposition et des ouvriers du secteur textile, l'opposition réclamant de nouvelles élections après celles de juillet selon elle entachées de fraudes massives. Début janvier, au moins quatre personnes avaient été tuées lorsque la police avait ouvert le feu sur ces ouvriers en grève pour réclamer de meilleurs salaires. Dès le lendemain, les autorités interdisaient tout nouveau rassemblement dans la capitale.
Vingt-trois personnes avaient été arrêtées lors de cette intervention contre les travailleurs du textile, dont deux ont été relâchés sous caution il y a quelques jours et plusieurs autres emprisonnés ont entamé dimanche 9 février une grève de la faim. Lors d'une audience à huis-clos mardi, une cour d'appel de Phnom Penh a refusé la libération des 21 détenus, soulignant que cela "affecterait l'ordre public" et entraverait la procédure judiciaire, a indiqué à la presse l'avocat de la défense Sam Sokoung, promettant de porter l'affaire devant la cour suprême.
Aucune date n'a été fixée pour leur procès. Les défenseurs des droits de l'Homme estiment qu'ils risquent cinq ans de prison, notamment pour violence. Dans une lettre ouverte à Hun Sen, une dizaine d'ONG internationales avaient appelé lundi à leur libération. La Confédération internationale des syndicats a également lancé une campagne "Libérez les 23", appelant à faire pression sur les ambassades du Cambodge à travers le monde.
Leur maintien en détention a provoqué la colère de quelque 200 manifestants rassemblés devant le tribunal, certains criant "la cour est très injuste". L'association locale de défense des droits de l'Homme Adhoc a dénoncé la décision et appelé les autorités à rendre justice pour les militants tués. "Jusqu'à maintenant, personne n'a été tenu responsable de la violence, soulignant la culture d'impunité qui empoisonne le Cambodge", a-t-elle critiqué.
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