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Le mannequin Teresa Giudice porte la coupe afro à New-York, le 22 juin 2019
Crédit : Daniel Zuchnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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La décision fait date. Depuis mercredi 3 juillet, la Californie est devenue le premier État d'Amérique du Nord à interdire formellement "la discrimination raciale fondée sur les cheveux", soit la prohibition des coiffures afro, des tresses et des dreadlocks au travail et à l'école.
Cette loi, qui devrait entrer en vigueur dès janvier 2020, a été portée par la sénatrice démocrate afro-américaine de Los Angeles, Holly Mitchell, et s'inscrit dans la continuité d'un texte similaire adopté par New York en février, destiné à protéger les citoyens noirs américains de la discrimination raciale induite par certains règlements d'établissements.
Outre la défense de leurs droits les plus élémentaires, il s'agit également de lutter contre la contrainte à se conformer "à des normes euro-centrées" pour occulter, invisibiliser l'identité de ces Américains, indique Holly Mitchell, qui est à l'origine du texte. Elle explique : "Pour nous, c'est un symbole de qui nous sommes. Quand je me faisais des dreadlocks voici quinze ans, je savais que c'était une déclaration à la fois sociale et politique adressée au monde extérieur".
Ces discriminations "aussi veilles que le pays" selon la femme du maire de New York Bill de Blasio, ont toujours existé, en particulier dans l'Amérique ségrégationniste des XIXème et du XXe siècle. Mais elles bénéficient depuis quelques années d'une attention accrue, grâce aux réseaux sociaux et aux associations qui s'emparent de cette problématique. Il faut dire que les cas ne manquent pas.
En août 2018, une vidéo publiée sur le compte Facebook d'un Afro-Américain d'Orlando, en Floride, montrait son fils Clinton Junior, un petit-garçon de 6 ans, refoulé de son école le jour de la rentrée. En cause, ses dreadlocks, interdites par l'établissement chrétien A Book Christian’s Academy, qui prône depuis 1971 un règlement traditionnel interdisant les cheveux "longs". Face au tollé provoqué par la séquence sur les réseaux sociaux, la direction connue pour ses positions réactionnaires, s'était défendue de toute discrimination, invoquant le non-respect des règles en vigueur.
Quelques mois plus tard, en décembre 2018, un lycéen du New Jersey avait été contraint de couper ses dreadlocks pour pouvoir participer à une compétition de lutte. Cet événement, entre autres, avait conduit la présidente de la Commission des droits de l’homme de New York, Carmelyn P. Malalis, à annoncer en février 2019 des mesures locales pour punir ces formes de discrimination raciale basées sur les coupes de cheveux.
Comme le rappellent les signataires de ces textes encore exceptionnels, ces expériences quotidiennes pour les personnes noires américaines, sont loin d'être anodines. Elles relèvent du racisme systémique encore enraciné dans la société nord-américaine.
La présidente de la Commission des droits de l'homme de New York explique que le racisme "passe aussi par la discrimination fondée sur les caractéristiques et les pratiques culturelles associées au fait d’être noir, y compris l’interdiction des cheveux naturels ou les coiffures les plus étroitement associées aux noirs." Des "interdictions ou restrictions (…) sont souvent enracinées dans des normes blanches et perpétuent les stéréotypes racistes selon lesquels les coiffures noires ne font pas 'professionnel'."
Le gouverneur de Californie Gavin Newsom, qui a signé le texte voté ce mercredi, ajoute : "Ça se passe sur le lieu de travail, dans les écoles, pas seulement lors de compétitions sportives, chaque jour partout en Amérique, de manière voilée ou flagrante".
La mesure californienne stipule que les cheveux ne pourront plus être un prétexte pour refuser un logement, un travail ou encore l'accès à un bâtiment. Seules les précaution d'hygiène seront tolérées, comme porter un filet dans certaines professions, mais elles ne devront pas être discriminatoires et être appliquées à tout le monde.
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