"C'est une honte" : un député d'extrême droite vide un extincteur sur une ménorah, tollé en Pologne

"Une chose inacceptable", "une honte", "racisme". Ce mardi 12 décembre, un député d'extrême droite polonais a vidé au Parlement un extincteur sur une menorah, un chandelier symbole du judaïsme. Elle avait été allumée un peu plus tôt à l'occasion de la fête de Hanouka. Les faits ont été largement condamné.

"Une chose inacceptable s'est produite. C'est une honte", a déclaré Donald Tusk à la presse alors que le président du Parlement Szymon Holownia venait d'exclure Grzegorz Braun, député du parti d'extrême droite Konfederacja, d'une réunion parlementaire. Sur les images vidéos reprises dans les médias polonais, on voit l'élu d'extrême droite asperger la ménorah et remplir un hall du parlement d'un nuage de mousse d'extincteur.

Le président de la Diète (chambre basse) a condamné une "gifle pour le Parlement polonais". "Tant que je serai président de la Diète, il n'y aura aucune tolérance pour l'antisémitisme, pour les déviations et pour le racisme", a tonné Szymon Holownia qui a interrompu les débats. 

Jusqu'à deux ans de prison encourus

À l'issue d'une réunion de la présidence du Parlement, le président du Parlement a indiqué que Grzegorz Braun avait écopé des sanctions financières maximales et qu'une plainte contre lui allait être déposée devant la justice. Il a précisé que le député encourait une peine allant jusqu'à deux ans de prison.

"Honte ! Un membre du Parlement polonais vient de faire cela. Quelques minutes après que nous avons célébré Hanouka là-bas", a indiqué l'ambassadeur d'Israël en Pologne, Yacov Livne, sur les réseaux sociaux, en publiant une vidéo de l'élu en train d'éteindre la ménorah. La majorité des groupes parlementaires, dont le parti nationaliste populiste Droit et Justice (PiS) ont condamné cet acte.

À écouter aussi

RTL autour du monde

PAYS-BAS - Ouverture du procès des suspects accusés de violences contre des supporters israéliens

12/12/2024 à 05:46 - 01m26s

La chambre basse du Parlement était en train de débattre du discours de politique générale prononcé le matin par le Premier ministre élu Donald Tusk. Elle devait procéder dans l'après-midi au vote de confiance, quasiment acquis, à son gouvernement proeuropéen, qui met fin à huit ans de pouvoir nationaliste populiste en Pologne. En mai, Grzegorz Braun avait agressé à coups de microphone l'historien de la Shoah polono-canadien Jan Grabowski, professeur à l'Université d'Ottawa, lors d'une conférence à Varsovie.

À lire aussi

antisémitisme

Marie s'infiltre victime d'une attaque antisémite à Marseille : l'avocat des mis en cause dénonce une "fausse agression"