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Brexit : Londres propose une zone de "libre-échange" avec l'UE

Theresa May a présenté vendredi 6 juillet sa vision de la future relation qu'elle souhaite avec l'Union européenne.

La première ministre britannique Theresa May, le 29 mars 2018 en Écosse
La première ministre britannique Theresa May, le 29 mars 2018 en Écosse
Crédit : AFP / RUSSELL CHEYNE
Christophe Guirard & AFP

Alors que ses ministres sont très divisés sur le sujet, la Première ministre britannique Theresa May a assuré que les membres de son gouvernement était parvenus à se mettre d'accord sur une "position commune" au sujet du Brexit et de ses modalités. Cette proposition était attendue de longue date par les Européens, lassés des atermoiements du gouvernement britannique sur le contenu des négociations sur le divorce d'avec l'UE, prévu dans moins de neuf mois.
 
Le plan britannique, qui confirme la fin de la libre circulation des personnes, a été dévoilé sous la forme d'un communiqué publié à l'issue d'une réunion marathon de l'exécutif à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques, à 70 km au nord-ouest de Londres. "Notre proposition créerait une zone de libre échange entre le Royaume-Uni et l'UE avec un ensemble de règles communes pour les biens industriels et les produits agricoles", déclare Theresa May dans ce document, Downing Street précisant que le secteur des services ferait en revanche l'objet "d'arrangements différents".

"Nous avons également convenu d'un nouveau modèle douanier favorable aux entreprises avec la liberté de conclure de nouveaux accords commerciaux dans le monde entier", a ajouté la Première ministre conservatrice. Selon l'exécutif britannique, ces propositions permettront d'éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord, cette question constituant le principal point d'achoppement des négociations en cours et une inquiétude majeure pour les habitants de l'île.

L'hypothèse d'une sortie sans accord inquiète les entreprises

Dans ce projet, Londres souligne aussi la nécessité d'"intensifier" le travail de préparation pour faire face à tous les scénarios possibles - en particulier celui d'une éventuelle sortie de l'UE sans accord avec Bruxelles, que redoutent les entreprises. Theresa May, qui publiera la semaine prochaine un livre blanc détaillant plus avant ses objectifs, précise que cette proposition résulte d'une "position commune" des membres de son gouvernement, dont les divisions sur les orientations à donner au Brexit avaient fait craindre le pire pour la réunion de vendredi à Chequers. A peine publié, le projet de Theresa May suscitait toutefois déjà des réactions critiques du côté des eurosceptiques. "Nous voyons maintenant le vrai visage de Theresa May. Il s'agit d'un mauvais (plan) pour le Royaume-Uni", a déclaré dans un communiqué John Longworth, co-président du mouvement pro-Brexit Leave Means Leave.
 
Reste désormais à savoir quelle sera la réaction de Bruxelles, qui aimerait voir les discussions enfin progresser. "Plus vite nous aurons une proposition britannique précise sur la frontière irlandaise, meilleures seront les chances de finaliser les négociations du Brexit cette année", a déclaré cette semaine le président du Conseil européen Donald Tusk. Vendredi, Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE, a affirmé "être prêt à adapter son offre" et dit espérer que le livre blanc permettra de résoudre "le débat politique interne au Royaume-Uni et les négociations avec nous".

Vers un prolongement des négociations ?

Face au risque de blocage, le chancelier autrichien Sebastian Kurz, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a évoqué jeudi la possibilité de prolonger les négociations. Vendredi, il a toutefois souligné que cela nécessiterait un accord à l'unanimité des 27 membres de l'UE. A ses côtés, le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a dit: "nous voulons nous en tenir au calendrier établi. Nous allons opérer étape par étape".
 
La proposition britannique devrait également être scrutée de près par les entreprises, qui n'ont pas non plus caché leur malaise cette semaine. La patience "est à bout", a affirmé Adam Marshall, le directeur général des British Chambers of Commerce. Tom Enders, le président exécutif de l'avionneur européen Airbus, s'est lui montré pessimiste sur l'issue des négociations. "Qu'il soit dur, mou, léger ou propre, (le Brexit) causera des dégâts à l'industrie aéronautique et à d'autres, et causera des dégâts au Royaume-Uni", a-t-il affirmé. 

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